Danger n Un grand nombre de diabétiques algériens souffre actuellement de complications graves à la suite de l'usage de certains traitements et «médicaments» importés de l'étranger, notamment de certains pays arabes. C'est ce qu'a déploré hier Noureddine Boucetta, président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques (Faad), lors de la célébration de la Journée nationale du diabétique. «Nous sommes contre le traitement de nos diabétiques avec les herbes et encore plus avec des traitements qui prétendent traiter le diabétique à des prix exorbitants. Que cessent les pratiques de ces commerçants que je qualifie de ‘'charlatans'' qui arnaquent nos malades.» Ces malades qui connaissent des complications graves à la suite de l'utilisation de ces soi-disant «traitements» sont automatiquement pris en charge par nos services de santé, soit une charge et des frais en plus, alors qu'en parallèle,se désole Noureddine Boucetta, l'OMS tire la sonnette d'alarme quant à l'augmentation alarmante du nombre de diabétiques dans le monde. Pour ce qui est de la prise en charge par la sécurité sociale, la Faad, selon son président, revendique le remboursement des seringues à insuline, la disponibilité des chaussures pour diabétiques et la concrétisation réelle des maisons pour diabétiques à travers les 48 wilayas dont seulement une dizaine ont été créées selon le trésorier de la Faad, M. Bendella. Intervenant sur la question, le Pr Graba, représentant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a affirmé : «Notre objectif est de mettre en place un réseau national de médecins conventionnés avec la sécurité sociale.» Cette approche, selon lui, prend en compte la contrainte financière du patient dans le cadre du tiers payant. «Il n'aura plus à faire une avance financière par le payement préalable des actes remboursés», a-t-il indiqué. Le Pr Graba a expliqué que ce conventionnement sera basé sur un cahier des charges défini par les droits et les devoirs des cocontractants dans un cadre mutuellement profitable. «Nous ne pouvons rester sur un remboursement des actes professionnels basé sur une réglementation dépassée (de1987) où la consultation est remboursée sur la base de 50 DA», a-t-il repris en promettant la concrétisation de la révision des tarifs en priorité en conditionnant que les actes professionnels soient économiquement abordables et de qualité. «Le remboursement technique de ces actes, privés ou publics, donnera la possibilité aux assurés sociaux et leurs ayants droit de choisir leur médecin», a-t-il rassuré. En marge de la rencontre, le trésorier de la Faad, M. Bendella, a évoqué le problème des associations des diabétiques contraintes par le ministère de la Santé de libérer les sièges qu'elles occupent au niveau de certains établissements de santé. «Les associations actuellement n'ont pas les moyens de se payer ou de louer des locaux ailleurs. En revanche, nous demandons aux DAS de nous louer des locaux à des prix symboliques», a-t-il indiqué. «Nous faisons un travail en continuité avec les hôpitaux et nous sommes en relation directe avec les malades, nous sommes comme leurs pharmaciens. Nous les orientons. Où vont-ils nous trouver ?», s'est, pour sa part, interrogé le président de l'association des diabétiques de Aïn Témouchent, M. Hadouche, membre fédéral.