Réflexion n Le système éducatif a un rôle à jouer dans le développement de la culture cinématographique. Les journées d'étude organisées par l'Association des réalisateurs et professionnels algériens et consacrées à l'état des lieux du cinéma algérien se sont poursuivies, mercredi, au cercle Frantz-Fanon (Riad El-Feth) avec l'intervention de Tahar Boukella, universitaire et spécialiste du 7e art, dans laquelle il a plaidé pour «l'introduction de la culture du cinéma et de l'audiovisuel dans le système éducatif». L'objectif consiste à initier les enfants à la culture du cinéma. «Perçu comme un indicateur du développement humain dans le monde, la culture du cinéma et de l'audiovisuel doit trouver sa place dans le système éducatif», a-t-il affirmé, ajoutant : «La culture cinématographique et de l'audiovisuel est un fondement clé de la culture et du savoir.» Ainsi, c'est dans ce contexte que Tahar Boukella a estimé nécessaire une implication plus importante des associations corporatistes dans le but, a-t-il dit, «de sensibiliser et faire des propositions concrètes dans ce domaine aux ministères concernés, à savoir ceux de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Formation et de l'Enseignement professionnels». Il a indiqué, à ce sujet, que «le cinéma ne peut vivre en autarcie», car, a-t-il argué, «il a besoin également d'une formation du public pour se consolider». Il a illustré son propos par ce qui se fait, à titre d'exemple, dans ce domaine en France où, a-t-il relevé, des classes spécialisées sont ouvertes dans des lycées en plus de la matière audiovisuelle enseignée dans les différents paliers de l'enseignement au même titre que l'éducation sportive. M. Boukella a reconnu cependant que des avancées ont été constatées dans l'introduction de la culture de l'image dans les manuels scolaires, plaidant, toutefois, pour œuvrer à rendre cette question parmi les principales préoccupations des ministères concernés. De son côté, le cinéaste et romancier, Ali Mouzaoui, qui intervenait sur les questions liées à la formation des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, a mis l'accent sur «l'absence, selon lui, d'une politique et d'une stratégie claire» dans ce domaine. Il ressort du rappel historique qu'il a esquissé sur la formation en Algérie que le démantèlement des structures étatiques spécialisées dans la production cinématographique «avait porté un coup sévère à la formation dans les métiers liés au cinéma». «Même l'école de Bordj El-Kiffan, spécialisée dans le domaine du cinéma et de l'audiovisuel (...), a ignoré plusieurs métiers relatifs au cinéma», a-t-il soutenu. M. Mouzaoui a mis l'accent dans son intervention sur la question de l'absence d'un encadrement «qualifié», indiquant, dans ce contexte, que «le centre de formation de Ouled Fayet, bien équipé, gagnerait à diversifier ses formations». Estimant enfin que les programmes proposés actuellement aux étudiants ne sont pas adaptés, il a plaidé pour une évaluation des structures existantes spécialisées dans la formation aux métiers de l'audiovisuel.