Affrontements n Le chef radical Moqtada Sadr a appelé ses partisans à ne pas déposer les armes, comme l'exige Nouri al-Maliki, et le couvre-feu imposé à Bagdad a été prolongé pour une période indéfinie. Les rues de Bagdad étaient désertes pour le troisième jour d'affilée ce dimanche matin du fait de cette prolongation du couvre-feu imposé depuis jeudi dernier dans la capitale irakienne devant les violents affrontements entre miliciens chiites et troupes régulières. Ce couvre-feu, qui interdit la circulation des véhicules et des piétons, devait initialement être levé aujourd'hui, dimanche. Mais le commandement militaire l'a prolongé pour une durée indéterminée. Selon des responsables des services de santé irakiens, 75 personnes sont mortes et 498 ont été blessées à Bagdad dans les combats entre les troupes gouvernementales appuyées par l'armée américaine et les miliciens de l'Armée du Mahdi du dirigeant radical Moqtada Sadr. Près de 260 personnes sont mortes depuis le 25 mars dernier dans les combats qui avaient commencé dans la ville de Bassorah et qui se sont étendus à d'autres villes du sud ainsi qu'à Bagdad, selon un bilan dressé par les services de sécurité. Le chef radical Moqtada Sadr a appelé, hier, samedi ses partisans à ne pas déposer les armes, comme l'exige le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Peu après, Maliki a répété sa détermination à poursuivre une offensive des forces régulières irakiennes contre des miliciens chiites dans la ville de Bassorah au sud de l'Irak, jusqu'à ce qu'ils soient «punis». Il a considéré que ceux que ses forces affrontaient étaient pires que les extrémistes d'Al-Qaîda, qui a fait des émules en Irak depuis l'invasion américaine de mars 2003. Le mouvement sadriste, farouchement opposé à l'occupation américaine en Irak, accuse Maliki d'être à la solde des Américains et a demandé qu'il démissionne. Fort d'un important soutien populaire, il exige que lui soit réservé plus de pouvoir. Maliki n'a pas désigné explicitement le mouvement sadriste comme l'objectif de l'opération qu'il supervise personnellement à Bassorah, et assure qu'il veut éliminer des éléments criminels terrorisant les civils. Mais le gouvernement exige depuis des mois la dissolution de l'Armée du Mahdi, une organisation paramilitaire puissante qu'il ne contrôle pas. Pour les habitants pris aux piège, et menacés par la pénurie de nourriture et d'eau, la situation se détériore rapidement aussi bien à Sadr City, bastion de Moqtada Sadr, qu'à Bassorah.