Tension n La capitale irakienne, coupée du monde et soumise à un couvre-feu exceptionnel, attendait ce dimanche avec anxiété le verdict. Ce matin, les rues de Bagdad étaient désertes, sans piétons ni circulation automobile, en application du couvre-feu exceptionnel décrété en prévision du verdict, très attendu en Irak et dans le monde. Mais à Sadr-City, bastion des milices de Moqtada Sadr, le chef chiite radical opposé à l'occupation américaine, le couvre-feu est ignoré. Les rues sont animées et les véhicules circulent normalement. Des habitants ont, d'ailleurs, commencé à se rassembler devant les bureaux de l'organisation de Moqtada Sadr, pour attendre ensemble le verdict. Les ponts traversant le Tigre, qui connaissent d'ordinaire une forte affluence, ne sont traversés que par de rares patrouilles de police, les coups de tonnerre remplacent les bruits sourds des explosions.Le gouvernement a instauré ce dimanche le couvre-feu dans la capitale et dans deux provinces, mis l'armée en état d'alerte et fermé l'aéroport international «jusqu'à nouvel ordre», en prévision du verdict du Haut tribunal pénal irakien, siégeant dans le quartier fortifié de la zone verte à Bagdad. «Nous voulons nous assurer que la sécurité du peuple irakien n'est pas menacée par les partisans de Saddam ce dimanche, jour historique», a expliqué Bassam Ridha, conseiller du Premier ministre Nouri al-Maliki.«La condamnation à mort de Saddam Hussein mettra l'Irak à feu et à sang et mènera la région vers l'inconnu», a prévenu, dimanche dernier, le chef du comité de défense de Saddam Hussein, Khalil al-Doulaïmi, dans une lettre adressée au président américain George W. Bush, demandant la remise en liberté de Saddam.