Résumé de 95e partie n Pour récupérer son billet gagnant, Wilma met à exécution sa stratégie : dire à Jimbo que sa femme, Loretta, était avec Ernie, chez lui, un soir… Wilma passa devant le canapé recouvert d'un tissu à carreaux noirs et rouges, s'approcha de la fenêtre et écarta le store : «Tiens, tiens. Quelle surprise ! Voilà le grand Jimbo en personne. J'imagine que deux tourtereaux comme vous vont avoir envie de se peloter tranquillement. Il va être furieux quand je vais lui dire que je t'attaque en justice parce que tu tournes autour de mon mari. Parce que quoi ?» Le rouge à lèvres violet de Loretta parut virer au brun tandis que son visage devenait d'une blancheur livide. «Tu m'as très bien entendue. Et j'en ai la preuve. Ernie, ôte ta chemise. Montre tes boutons à cette voleuse de maris ! — Des boutons ? gémit Loretta. — Des piqûres de sumac, exactement comme les tiennes. L'inflammation est contagieuse et tu la lui as refilée en glissant ta main sous sa chemise pour prendre le billet. Vas-y. Nie. Essaie de raconter à Jimbo que tu étais seulement en train de flirter avec Ernie. — Tu mens. Sors d'ici. Ernie, n'enlève pas ta chemise.» Affolée, Loretta saisit la main d'Ernie. «Bon Dieu, Jimbo est sacrément baraqué», dit Wilma avec admiration en le regardant descendre de son camion. Elle lui fit un signe de la main. «Une vraie armoire à glace.» Elle se retourna. «Enlève aussi ton pantalon, Ernie.» Wilma lâcha le store et alla vers Loretta. «Il en a aussi plus bas, murmura-t-elle. — Oh, mon Dieu. Attends. Je vais te le rendre. Je vais te le rendre. n'enlève pas ton pantalon !» Loretta se précipita vers la petite salle à manger et ouvrit rapidement le buffet qui contenait les dernières pièces du service en porcelaine de sa mère. Les doigts tremblants, elle saisit le sucrier. Il lui échappa des mains et se brisa sur le sol au moment où elle s'emparait du billet de loterie. La clé de Jimbo tournait dans la serrure. Loretta eut juste le temps de glisser le billet dans la main de Wilma. «Va-t'en maintenant. Et pas un mot.» Wilma s'assit sur le canapé rouge et noir. «Ça ferait bizarre de se sauver comme ça. Ernie et moi on va prendre un verre avec vous deux pour fêter Noël.» Il y avait des pères Noël sur les toits des maisons, des anges sur les pelouses, des guirlandes et des lampions autour des façades et des fenêtres. A l'approche de chez eux, Wilma fit remarquer avec un sourire radieux que leur quartier était vraiment chouette ainsi décoré. Lorsqu'ils eurent franchi le seuil de la porte, elle tendit le billet à Ernie. «Va le mettre dans mon collant, exactement comme tu avais l'intention de le faire.» Ernie se rendit docilement dans leur chambre et choisit les collants préférés de Wilma, les blancs ornés d'une baguette en strass. Wilma ouvrit son tiroir et en sortit une paire de chaussettes de laine écossaise grossièrement tricotées. Pendant qu'ils attachaient collants et chaussettes à la fausse cheminée, Ernie avoua : «Wilma, je n'ai pas de boutons.» Il baissa la voix. «Plus bas. — Je sais, mais ça a marché. Et maintenant fourre le billet dans mes collants et je mettrai ton cadeau dans tes chaussettes. — Tu m'as acheté un cadeau ? Après tous les ennuis que je t'ai causés ? Oh, Wilma ! Je ne l'ai pas acheté. Je l'ai trouvé dans l'armoire à pharmacie et j'y ai noué un ruban.» D'un air ravi, Wilma laissa tomber une bouteille de lotion calmante dans la chaussette écossaise d'Ernie. (à suivre...)