Résumé de la 94e partie n Ernie et Wilma comptent intenter un procès à Loretta. Pour cela, ils doivent fournir des preuves. Bon. C'était l'histoire de Perrette et du pot au lait. Ou plutôt du pot d'alcool. Ernie lui avait raconté qu'il avait eu l'intention de placer le billet dans son collant suspendu à la fausse cheminée s'il ne l'avait pas perdu. Wilma ne voulut pas imaginer la joie qu'elle aurait éprouvée en le trouvant caché là. Elle se montra désagréable avec Ernie qui avait encore la gueule de bois et s'était fait porter malade pour le deuxième jour consécutif. Elle lui dit sèchement où il pouvait mettre son mal de tête. Au milieu de l'après-midi, Ernie aIla s'enfermer dans sa chambre. Inquiète, Wilma finit par aIler l'y retrouver. Ernie était assis au bord du lit, torse nu, et il se grattait la poitrine en gémissant. «Ne t'inquiète pas, je vais bien, dit-il avec cette expression abattue qui semblait ne plus devoir le quitter. C'est juste que ça me démange horriblement.» A peine soulagée qu'il n'ait pas tenté de se suicider, Wilma demanda d'un ton irrité : «Qu'est-ce qui te gratte comme ça ? C'est pas le moment de recommencer avec tes allergies. J'en entends assez parIer pendant tout l'été.» Elle examina de plus près sa peau irritée. «Bon sang, on dirait une aIlergie au sumac vénéneux ! Comment as-tu fait pour attraper ça ?» Du sumac. Ils se regardèrent, médusés. Wilma s'empara du maillot de corps d'Ernie posé sur le dessus de la commode. Elle l'avait laissé là, l'épingIe de sûreté encore attachée, témoin silencieux et hostile de la stupidité d'Ernie. «Enfile-le, ordonna-t-elle. — Mais... — Je te dis de l'enfiler !» Il apparut tout de suite que l'inflammation était localisée à l'endroit précis où Ernie avait caché le billet. «La garce !» Wilma serra les mâchoires, redressa les épaules. «Elle a dit que le grand Jimbo serait chez lui vers quatre heures, hein ? — Je crois, oui. — Bon. Rien ne vaut un bon comité d'accueil.» A trois heures trente, ils arrêtèrent la voiture devant la maison de Loretta. Comme ils s'y attendaient, le semi-remorque de Jimbo n'était pas encore arrivé. «Nous aIlons patienter ici pendant quelques minutes avant d'aIler fiche les jetons à cette voleuse», décréta Wilma. lIs virent bouger les stores qui masquaient les fenêtres de la maison de Loretta. A quatre heures moins trois, Ernie pointa un doigt nerveux. «Là, au feu rouge. Voilà le camion de Jimbo. — AIlons-y », lui dit Wilma. Loretta leur ouvrit la porte, un sourire crispé sur le visage. Avec une satisfaction perfide, Wilma nota qu'un tremblement nerveux agitait ses lèvres. «Ernie, Wilma. Quel plaisir ! Entrez prendre un verre pour fêter Noël. Nous prendrons un verre plus tard. Et ce sera pour la restitution du billet de loterie à ses vrais propriétaires. Comment vont tes piqûres de sumac, Loretta ? — Oh, ça commence à passer. Wilma, je n'aime pas beaucoup le ton de ta voix. — Tant pis pour toi.» (à suivre...)