Engouement n L'opération d'octroi de crédits non rémunérés par le Fonds zakat prend de plus en plus d'ampleur dans la wilaya où le nombre des prêts accordés est passé de 20 en 2004 à 100 en 2007. Selon Bezaz Khemissi, directeur des affaires religieuses, l'enveloppe totale consacrée à l'opération durant les quatre dernières années a été de 32 millions de dinars, dont 3,74 millions en 2004 et 15 millions en 2007. Le responsable de l'opération à la même direction relève, de son côté, que le montant du crédit a également crû de 120 000 à 190 000 DA, soulignant que 107 projets ainsi financés ont été concrétisés alors que les dernières attributions de 2007, remises en fin d'année, se trouvent actuellement au stade des procédures administratives précédant le déblocage. Limitée d'abord à la couture, à la menuiserie et à la mécanique automobile, la gamme des activités financées par cette formule de crédits s'est élargie pour inclure nombre de métiers agricoles, dont la plantation d'arbres fruitiers, l'aviculture, l'apiculture et l'élevage ovin. Tenu autrefois de présenter une carte d'agriculteur, le postulant peut actuellement prétendre à ce crédit sur présentation d'une attestation d'exercice d'activité agricole délivrée par la commune, ajoute le même cadre. Antar Méziane, un habitant de la commune de Seriana, est un exemple de l'impact socio-économique induit par ces petits crédits sur les attributaires. Bénéficiaire en 2004 d'un crédit de 100 000 DA, il s'en était servi pour acheter 10 brebis. Aujourd'hui, son petit troupeau a doublé, affirme-t-il, en soulignant qu'il a employé dernièrement un travailleur. «Sans ce crédit, je n'aurais pas pu m'installer à mon propre compte», a-t-il affirmé. Lakhdar Achika affirme, pour sa part, s'être transformé, grâce à un crédit de 180 000 DA, de simple manœuvre journalier en chef d'une petite entreprise employant huit travailleurs. Son entreprise est actuellement chargée de la construction à Tazoult de la maison cantonnière et de son logement d'astreinte. Certains autres jeunes bénéficiaires des crédits du fonds zakat, dont les affaires semblent marcher, affirment souhaiter bénéficier de crédits complémentaires pour mieux consolider les bases de leurs entreprises, considérant que les montants accordés sont souvent insuffisants. Selon le directeur de wilaya des affaires religieuses, 29 bénéficiaires payent régulièrement les mensualités qu'ils doivent au fonds, 24 autres ont mis du retard à entamer le règlement et les restants le font d'une manière irrégulière. Destiné aux démunis, le crédit non rémunéré attire également les universitaires et diplômés qui trouvent la formule d'une grande «souplesse» administrative, outre le fait d'éviter au bénéficiaire le lourd poids des intérêts. Le montant global des crédits alloués dépend des recettes du Fonds zakat, dont il représente 37,5% à condition que ces recettes dépassent les 5 millions de dinars, affirme-t-on à la direction des affaires religieuses qui signale que les prêts ainsi accordés passent par la banque El-Baraka conformément à une convention avec le ministère de tutelle.