Résumé de la 96e partie n Se sentant menacée par Wilma, Loretta a juste le temps de rendre le billet gagnant avant l'arrivée de Jimbo. A présent voici revenus Alvirah et Willy pour une nouvelle aventure... Le téléphone sonna, mais Alvirah fit la sourde oreille. Willy et elle avaient à peine eu le temps de défaire leurs valises depuis leur retour, et le répondeur avait déjà enregistré six messages. Il serait largement temps de reprendre contact avec le monde extérieur le lendemain, décidèrent-ils. «Qu'on est bien chez soi...», soupira Alvirah avec bonheur en sortant sur la terrasse de leur appartement de Central Park South pour contempler le parc. On était fin octobre et les feuillages prenaient les tons flamboyants de l'automne, de l'orange au pourpre en passant par le jaune et le mordoré. Elle rentra à l'intérieur de l'appartement et s'installa confortablement dans le canapé. Willy lui tendit son cocktail préféré, un manhattan, en l'honneur de leur retour en ville, et emporta le sien jusqu'à son grand fauteuil. Il leva son verre vers elle. «A nous deux, mon chou.» Alvirah lui sourit avec tendresse. «Je dois dire que ces voyages m'épuisent littéralement. Je compte rester à fainéanter pendant au moins deux semaines, dit-elle. — Excellente idée !» approuva Willy en hochant la tête, puis il ajouta d'un air un peu penaud : «Chérie, je pense que nous en avons trop fait avec cette promenade à dos de mulet en Grèce. Je suis fourbu comme un vieux Lucky Luke. — Pourtant tu ressemblais à un vrai cow-boy», lui assura Alvirah. Elle resta silencieuse un moment, regardant son mari avec tendresse. «Willy, nous avons eu des moments formidables. Sans ce billet de loterie, je serais toujours en train de faire des ménages, et toi de réparer des tuyaux percés.» Ils restèrent assis sans rien dire, se rappelant avec le même émerveillement, l'incroyable chance qui avait transformé leur existence. Ils avaient toujours joué les numéros correspondant à leurs dates de naissance et de mariage, un dollar par semaine pendant dix ans, jusqu'au jour béni où c'était leur combinaison qui était sortie et où ils s'étaient retrouvés seuls gagnants du gros lot de quarante millions de dollars. Comme le disait Alvirah : «Willy, pour nous la vie a commencé à soixante ans, enfin, pas tout à fait soixante.» Au cours de leurs nombreux voyages, ils étaient aIlés trois fois en Europe, une fois en Amérique du Sud, et ils avaient pris le Transsibérien depuis la Chine jusqu'en Russie. Aujourd'hui, ils rentraient d'une croisière dans les îles grecques. Le téléphone sonna. Alvirah jeta un coup d'œil en direction de l'appareil. «Ne te laisse pas tenter, supplia Willy. Nous avons besoin de souffler un peu. C'est sans doute Cordelia, et elle va me demander un coup de main, réparer la plomberie du couvent ou une corvée de cet ordre. Cela peut attendre un jour de plus.» Ils écoutèrent la voix qui sortait du répondeur. C'était Rhonda Alvirez, la secrétaire de l'Association de soutien aux anciens gagnants de la loterie. (à suivre...)