Résumé de la 97e partie n Alvirah et son mari reviennent chez eux après des vacances bien méritées. A peine arrivés, ils reçoivent un appel téléphonique émanant de l'Association des gagnants à la loterie… Rhonda, un des membres fondateurs de l'association, avait gagné six millions de dollars à la loterie, et s'était laissé persuader par un cousin d'investir son premier gros chèque dans une machine censée nettoyer rapidement les canalisations, une invention dudit cousin. En définitive, la seule chose que la machine avait nettoyé illico était l'argent de Rhonda. C'est alors que Rhonda avait créé son association, et en apprenant la façon dont Alvirah et Willy avaient parfaitement géré leurs gains, elle leur avait demandé de devenir membres honoraires de l'association et de donner régulièrement des conférences. Rhonda avait déjà laissé un message. Elle abrégea les préliminaires. «Alvirah, je sais que vous êtes rentrée. La limousine vous a déposée, il y a une heure. J'ai vérifié auprès de votre portier. Soyez gentille, décrochez. C'est important.» «Et tu te plains de Cordelia», murmura Alvirah en tendant docilement la main vers le combiné. Willy vit son expression changer, l'incrédulité et l'inquiétude se peindre sur son visage, puis il l'entendit dire : «Nous lui parlerons, bien sûr. Demain matin à dix heures. Ici. Très bien.» Quand elle eut raccroché, elle expliqua : «Willy, nous allons rencontrer Nelly Monahan. D'après Rhonda, c'est une personne charmante, mais c'est surtout une pauvre femme qui a gagné à la loterie et s'est fait escroquer par son ex-mari. C'est inadmissible.» Le lendemain à neuf heures, Nelly Monahan se préparait à quitter son trois-pièces de Stuyvesant Town, un quartier de HLM dans l'East Side où elle s'était installée plus de quarante ans auparavant, lorsqu'elle était une jeune mariée de vingt-deux ans. Bien que le loyer fût aujourd'hui au moins dix fois plus élevé que les cinquante-neuf dollars qu'elle payait alors, I'appartement était encore à un prix raisonnable, à condition toutefois de pouvoir dépenser six cents dollars par mois pour se loger. Mais maintenant qu'elle avait pris sa retraite et vivait d'une maigre pension et de son chèque mensuel de la Sécurité sociale, il était devenu malheureusement évident pour Nelly qu'elle devrait sans doute renoncer à l'appartement pour aller s'installer chez sa cousine Margaret à New Brunswick, dans le New Jersey. Pour Nelly, New-Yorkaise dans l'âme, la perspective de passer ses dernières années loin de la Grosse Pomme était épouvantable. Elle avait déjà mal supporté le départ brutal de son mari, Tim, mais abandonner l'appartement lui brisait carrément le cœur. Et apprendre en plus que la nouvelle femme de Tim s'était présentée au bureau de la loterie avec le billet gagnant ! Non, c'était trop ! C'est alors qu'une voisine lui avait suggéré de contacter l'association. Et maintenant elle avait rendez-vous avec Alvirah Meehan, qui, dixit Rhonda, n'avait pas sa pareille pour débrouiller les situations difficiles. (à suivre...)