Résumé de la 99e partie n Par téléphone Rhonda – un membre de l'Association des gagnants à la loterie – demande à Alvirah de recevoir Nelly, une vieille dame à qui son ex-mari, Tim, a volé son billet de loterie gagnant. Elle poursuivit : «Pendant les quarante ans qu'a duré notre mariage, il n'a jamais pu conserver un seul job, il trouvait toujours le moyen d'intenter un procès à son employeur du moment. Je ne connais personne qui soit passé autant de fois devant les prud'hommes.» Nelly énuméra alors la longue liste des victimes de l'esprit procédurier de Tim, y compris le teinturier qu'il avait accusé d'avoir brûlé un vieux pantalon, la compagnie des autobus dont un des conducteurs avait failli lui briser les vertèbres cervicales en freinant trop brusquement, le vendeur de voitures d'occasion qui avait refusé de réparer son véhicule après l'expiration de la garantie, sans compter le magasin Macy's, poursuivi à cause d'un ressort cassé qu'il avait découvert dans une chaise longue offerte par Nelly des années auparavant. De sa voix douce, elle continua à expliquer que Tim s'était toujours considéré comme un séducteur irrésistible, et qu'il se précipitait pour ouvrir les portes aux jolies filles tandis qu'elle, Nelly, marchait derrière lui comme la femme invisible. La situation était devenue franchement insupportable quand il s'était mis à chanter les louanges de Roxie Marsh, la propriétaire du traiteur pour lequel il travaillait occasionnellement. Nelly l'avait rencontrée une seule fois et elle avait immédiatement vu que c'était le genre de personne à flatter ses employés tout en leur payant des salaires de misère. Elle ajouta que Tim buvait trop, bien sûr, qu'il avait un caractère de chien et l'air ridicule quand il jouait les hommes du monde, néanmoins il lui tenait compagnie et elle s'était habituée à lui au bout de quarante ans. En outre elle adorait faire la cuisine et appréciait le robuste appétit de Tim. Bref, ce n'était pas le rêve, mais ils avaient tenu le coup. Jusqu'à ce qu'ils gagnent à la loterie. «Racontez-moi, dit Alvirah. — Nous jouions à la loterie chaque semaine, et je me suis réveillée un matin avec l'impression que les auspices m'étaient favorables, expliqua Nelly d'un ton animé. C'était la dernière chance de participer à un tirage dont la cagnotte atteignait dix-huit millions de dollars. Tim était au chômage, et je lui ai donné un dollar en lui recommandant de ne pas oublier de prendre un billet quand il irait acheter le journal. — Et il l'a fait ? demanda Alvirah. — Bien sûr ! Je l'ai interrogé à son retour et il m'a répondu : Oui, j'ai pris un billet. — Avez-vous vu ce fameux billet ?» demanda vivement Willy. Alvirah sourit à son mari. Willy fronçait les sourcils. Il perdait rarement son sang-froid, mais quand cela arrivait, il ressemblait étonnamment à sa sœur Cordelia. Willy ne supportait pas qu'un homme puisse escroquer sa femme. «Je n'ai pas demandé à le voir, dit Nelly en buvant la dernière goutte de son café. Il conservait toujours les billets dans son portefeuille. Et ce n'était pas nécessaire. Nous jouions invariablement le même numéro. (à suivre...)