Evolution inquiétante du sida en Algérie : les derniers chiffres révélés lors d'une rencontre, hier, à la Bibliothèque nationale, font état de 869 malades et 9 100 séropositifs. Aux souffrances physiques des porteurs du virus, s'ajoutent les séquelles psychologiques du regard négatif que porte sur eux la société… Huit cent soixante-neuf personnes sont atteintes du VIH/sida en Algérie, selon des statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé hier, dimanche, Badreddine Merioud, spécialiste en maladies infectieuses au Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) du CHU Mustapha-Pacha. Selon les mêmes chiffres «9100 personnes sont séropositives» en Algérie, a-t-il souligné dans son intervention lors d'une rencontre placée sous le thème «Le regard de la société algérienne à l'égard du sida», organisée à la Bibliothèque nationale (BN) dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la santé. En dépit de la prévalence de cette maladie en Algérie, le sida reste toutefois un sujet «tabou» ce qui «rend difficile la prise en charge des personnes atteintes de cette maladie», a-t-il déploré. Il a ajouté que ce regard négatif de la société affecte le moral des séropositifs qui vivent une situation «de désespoir et d'isolement» se sentant complètement rejetés. L'intervenant a donné un aperçu sur la prévalence de cette maladie dans le monde et les voies et causes de sa transmission, précisant que 90 % des cas sont dus à des relations sexuelles non protégées, contre 25 % de cas de transmission génitale de la maladie. La rencontre a également été marquée par la projection d'un film documentaire intitulé Mort avant de mourir qui relate les souffrances d'un jeune séropositif. Le film met en évidence les souffrances quotidiennes du jeune séropositif face au mépris et au rejet de la société, le poussant vers une fin tragique : le suicide et rejoindre ainsi son amie qui avait succombé auparavant à cette même maladie. Le réalisateur a indiqué avoir mis l'accent dans son film sur «le regard négatif ou abusif de la société» pour «sensibiliser le public à la gravité et les retombées de ce regard sur l'état psychologique de l'individu».