Les derniers chiffres officiels font état de 878 sidéens et 3 416 séropositifs, recensés en Algérie. Si ce nombre n'est pas aussi alarmant que ceux enregistrés dans d'autres pays, il n'en est pas moins préoccupant, vu la gravité de la maladie et sa nature transmissible. Mais ce qui l'est encore davantage c'est que les chiffres officiels ne reflètent pas du tout la réalité, vu que les Algériens sont très réticents à se faire dépister. D'où la nécessité d'une sensibilisation dans ce sens. Ces chiffres ont été communiqués, hier, par M. Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, et ce, à l'occasion de l'inauguration de la Journée mondiale de lutte contre le sida. D'après M. Ouahdi, ce total cumulatif du nombre de cas de sida, donné par le Laboratoire national de référence (LNR), ne représente que les malades ayant été dépistés et bénéficiant d'une prise en charge au niveau des structures spécialisées. C'est dire que ces statistiques ne reflètent nullement la réalité des dégâts qu'engendre ce virus dévastateur. En clair, le véritable nombre de sidéens et de porteurs de virus ne sera pas connu avec exactitude tant que le dépistage ne sera pas devenu systématique. Décodant ces chiffres, le conférencier dira que «depuis décembre dernier, c'est-à-dire en dix mois, il y a eu 41 nouveaux cas de sida maladie et 501 nouveaux cas dépistés séropositifs». L'orateur a fait savoir que les pouvoirs publics ont beaucoup investi afin d'encourager le dépistage volontaire, en créant pas moins de 60 centres de dépistage, et ce, pour permettre à un grand nombre de jeunes de subir les tests nécessaires. Néanmoins, on assiste au non-engouement des citoyens, note-t-il. Pour cela, il a exhorté les représentants du mouvement associatif à intensifier le travail de proximité en ciblant beaucoup plus les jeunes et à les convaincre de se faire dépister. «L'avantage de connaître son statut, c'est que maintenant on vous propose un traitement», dira le docteur Youcef Mehdi, directeur de la coordination du Fonds mondial. «Si par malheur vous êtes séropositif, il vaut mieux être pris en charge aussitôt avant de passer au stade du sida maladie», poursuit-il. En un mot, plus tôt la maladie sera dépistée, plus la chance de s'en sortir (guérir) sera grande. S'agissant de la prévention, le docteur Mehdi incite les jeunes en particulier, à prendre des mesures préventives, comme l'utilisation du préservatif pour éviter la contamination. «La voie principale de transmission du virus est la voie hétérosexuelle, et la meilleure manière d'éviter la transmission du VIH par voie sexuelle est l'utilisation du préservatif», note-t-il. Par ailleurs, les associations Aids Algérie, El-Hayet et Aciaj ont tracé un riche programme à travers lequel a été développé le thème de la campagne 2008 «Stop sida, Teng promesse» durant toute la journée d'hier. Au programme de cette manifestation, des stands d'information des associations Aids Algérie et Aciaj et des expositions de produits d'artisanat de l'atelier des activités génératrices de revenus de l'association El-Hayet qui opère pour aider et assister les sidéens.