La capture de Saddam Hussein aura-t-elle des répercussions réelles sur les exportations algériennes en hydrocarbures ? Rien n?est moins sûr, si l?on se réfère aujourd?hui à la santé du marché mondial qui, faut-il le rappeler, en pâtissait dès l?annonce de la nouvelle par les responsables américains. Chakib Khelil, le chef du département de l?énergie, a d?ailleurs brandi cette menace estimant depuis quelques semaines que le prix du baril risque une chute en fonction des événements qui surviennent sur la scène internationale. Quelques jours plus tard, ses appréhensions sont confortées. En fait, la capture du président irakien a échoué à rassurer durablement le marché pétrolier, rentré depuis ce jour dans une phase d?incertitudes. Les analystes estiment aujourd?hui que «les investisseurs ont perçu l?arrestation de Saddam Hussein comme un signe d'amélioration des perspectives pour une hausse de la production irakienne et en garantir l?approvisionnement». Le rétablissement de l?ordre étant propice à la relance de la machine pétrolière irakienne, le marché mondial risque, sans une réplique stratégique des membres de l?Opep, un enlisement durable avec effet immédiat sur les prix du baril qui oscillait du temps de la crise entre 25 et 29 dollars. A titre d?illustration, hier, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, référence sur l'International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, s'effritait de 7 cents à 30,30 dollars, après avoir ouvert à 29,85 dollars. A New York, le prix du brut de référence (light sweet crude) pour livraison rapprochée en janvier prenait 11 cents à 33,15 USD. De ce fait, l?augmentation de la production irakienne aura un impact direct sur les membres de l?Opep qui de toute évidence ne pourront pas compter éternellement sur la stratégie des quotas.