L'administration pénitentiaire marocaine a accru hier, mardi, les mesures de sécurité dans les prisons, au lendemain de l'évasion spectaculaire de neuf islamistes du pénitencier de Kenitra, a indiqué une association de défense des détenus. «La durée de promenade des prisonniers a été réduite, la fouille des visiteurs a été renforcée et l'heure de fermeture des cellules a été avancée», a affirmé le président d'Annassir, association de soutien aux prisonniers islamistes. Pour rappel, neuf détenus s'étaient évadés avant-hier, lundi, à l'aube, en creusant un tunnel, qui, selon des voisins de la prison, a abouti dans le jardin du directeur. C'est la première évasion d'islamistes depuis la vague d'arrestations après les attentats de Casablanca de mai 2003, qui avaient fait 45 morts dont 12 kamikazes. Selon le président de l'association Annassir, parmi les évadés figurent un condamné à mort, quatre islamistes condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité et quatre autres condamnés à vingt ans de prison. Tous sont originaires de Casablanca. L'un d'eux avait été condamné à la prison à vie en août 2003 pour l'assassinat le 27 juin de la même année à Agadir d'une Française. Il était aussi poursuivi pour association de malfaiteurs, fabrication d'explosifs, collecte d'argent et constitution d'un groupe armé pour commettre des actes terroristes dans des lieux publics. Les évadés ont laissé, une lettre où «ils dénoncent l'injustice dont ils sont victimes». «Nous avons exploité en vain tous les recours légaux et frappé à toutes les portes. Il ne nous restait que ce moyen pour retrouver notre liberté.»