Résumé de la 1re partie n Un responsable du musée de vienne fut stupéfié de voir que des œuvres d'art datant de plusieurs années, sont restées intactes au fond de la mine de sel… On étaye les galeries. On installe des étagères superposées, on fabrique des planchers, des sols et des murs en bois, que l'on tapisse de papier imperméable et isolant. Hitler, apprenant cela, décide de faire d'Alt Aussee le lieu privilégié pour entreposer «ses» trésors. Aussitôt, des colonnes de camions empruntent les routes difficiles et sinueuses de cette région montagneuse, qui offre, en outre, l'intérêt... de n'avoir aucun intérêt sur le plan militaire et stratégique. Ce sont des milliers d'œuvres d'art qui vont alors s'enfouir au fond de la mine autrichienne, sous la direction du Dr Rosenberg ; celui-ci est tellement anxieux de sa mission qu'il accompagne chaque convoi à destination. Là, chaque pièce est répertoriée, identifiée, stockée. Mais, au bout de quelque temps, les envois d'œuvres pillées dans toute l'Europe sont si abondants que l'adjoint de Rosenberg, le Dr Reimer, perd pied ; on n'a plus le temps de noter, on entasse là où il y a de la place, au hasard, les trésors surabondants. Un homme pourtant considère toutes ces collections avec amour. C'est Karl Sieber, un passionné de la restauration d'art. Ancien restaurateur à Berlin il suit un jour les conseils d'un de ses clients juifs qui lui suggère, bizarrement, d'entrer... au parti nazi. Ce qu'il fait. Et c'est lui, tout naturellement, qu'on charge de restaurer les œuvres qui, dans les périples qu'elles ont dû accomplir depuis le lieu d'où elles ont été arrachées, ont souvent subi des accidents ou des dommages. Il restaure, restaure, restaure... sans avoir même le temps de s'apercevoir de ce qui se passe dans le monde, devant sa porte. C'est lui aussi qui, un jour, se trouve désigné pour s'occuper du stockage, à la mine d'Alt Aussee, de tous les trésors qui arrivent. Karl Sieber est un petit homme tranquille, doux et très apprécié par les anciens mineurs autrichiens. Ses manières affables et son amour de l'art contrastent avec l'arrogance et la vanité des autres SS qui fréquentent la région. Sieber est très ému quand il reçoit, fendu de haut en bas, le retable de l'Agneau mystique de Van Eyck, un des trésors nationaux du peuple belge, arraché à la ville de Gand. Pendant des semaines, au fond de la mine, il travaille à réparer les dégâts... On le voit de loin s'affairer dans la demi-obscurité des galeries. Quand il termine son travail, il rentre dans une petite maison qu'il occupe avec son épouse et sa fille. Vers la fin de l'année 1943, des aIlées- et-venues autour de la mine commencent à inquiéter les résistants autrichiens anti-hitlériens. On dit que le Führer a donné des ordres ambigus et contradictoires... Premièrement : en aucun cas les trésors ne doivent tomber entre les mains des Alliés. Deuxièmement : il faut veiller à ce que ces œuvres d'art ne subissent pas le moindre dégât. Le Gauleiter Eigruber, responsable nazi, penche pourtant pour la destruction. Il expédie, sous le commandement d'un certain Glinz, des camions à la mine. Ils sont chargés de caisses sur lesquelles on peut lire : «Marbre, manier avec précaution.» (à suivre...)