Climat n Rivalités, contradictions, insultes… Sarkozy peine à instaurer un climat de sérénité dans son cabinet. Situation qui se répercute sur le vécu des Français. Les fausses notes se multiplient au sein du gouvernement français, qui a du mal à enclencher le programme de réformes promises par le président Nicolas Sarkozy et à rebondir après le revers des récentes élections municipales. OGM, politique familiale, diplomatie, emploi : le gouvernement et la majorité de droite ont enchaîné les couacs ces derniers jours dans un climat rendu morose par la défaite électorale et la dégradation de la situation économique. M. Sarkozy, qui tente de remonter dans les sondages, a dû créer un «comité de liaison» pour «renforcer les liens» au sein du parti majoritaire UMP et avec ses alliés. Il a aussi demandé que «cessent les rivalités» dans son camp. Evoquant l'ambiance au sein de la droite, le magazine Marianne affirmait, hier, que «c'est tout le pouvoir sarkozyste qui est, aujourd'hui, transformé en cour du roi Pétaud (symbole de confusion et de désordre), avec des ministres qui se flinguent les uns les autres, s'insultent, se contredisent». Un député socialiste, Jean-Louis Bianco, a raillé «l'amateurisme» et les «cafouillages» du gouvernement, évoquant notamment les OGM (organismes génétiquement modifiés). Une crise ouverte a éclaté au sein de la majorité, quand la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a fustigé la «lâcheté» de ses collègues après des jours de débats houleux au Parlement sur un projet de loi contesté concernant la culture des OGM. Le Premier ministre François Fillon a sommé Mme Kosciusko-Morizet, de s'excuser publiquement, en menaçant de la limoger. Elle s'est exécutée, mais a été privée d'un voyage à Tokyo avec M. Fillon. Autre couac : la suppression du financement de la carte «famille nombreuse» qui permet à 3 millions de bénéficiaires d'avoir des réductions de 30 à 75% dans les trains. Ministres et membres de la majorité se sont livrés jeudi à un festival de déclarations contradictoires sur le sort de cet avantage, symbole de solidarité fort pour les Français. Pour mettre fin à la cacophonie, M. Sarkozy devait recevoir, hier, les protagonistes du dossier. Alors que la question du pouvoir d'achat est devenue la principale préoccupation des Français, la volonté du gouvernement de réaliser des économies budgétaires tous azimuts pour réduire le déficit, a suscité les critiques de l'opposition. La gauche a dénoncé un plan de «rigueur» qui ne veut pas dire son nom, en fustigeant le «paquet fiscal» d'inspiration libérale adopté l'été dernier à l'initiative de M. Sarkozy d'un coût pour l'Etat de quelque 15 milliards d'euros. Ce plan risque de remettre en cause la mise en œuvre d'un Revenu de solidarité active (RSA), d'un coût de 2 à 3 milliards d'euros, préparé par Martin Hirsh, haut-commissaire venu de la gauche et caution sociale du gouvernement, que M. Sarkozy parle désormais de «calibrer». «Les mesures annoncées chaque jour contribuent à alourdir le climat social», a mis en garde, hier, Bernard Thibault, responsable du premier syndicat, la CGT.