C'est au moment où l'ancienne porte-parole de Sarkozy présente son projet de réforme pénitentiaire, que ses détracteurs passent à l'action. La ministre de la Justice française, d'origine maghrébine, Rachida Dati, est au centre d'une véritable campagne de dénigrement. A l'origine de cette cabale, des cercles politico-médiatiques hostiles à tout ce qui est immigré et surtout arabe. En effet, en la mêlant à une affaire de trafic de stupéfiants impliquant ses deux frères, ils veulent salir celle que les sondages ont donné comme étant parmi les personnalités les plus favorites des Français. Par ailleurs, c'est au moment où l'ancienne porte-parole de Sarkozy présente son projet de réforme pénitentiaire, que ses détracteurs passent à l'action. Usant de toutes sortes de pressions, ces mêmes cercles ont comme seul objectif, de pousser la «Condoleezza Rice» de Sarkozy à la démission. Toutefois, déjà confortée par sa popularité au sein de la société française, la garde des Sceaux jouit aussi bien du soutien de Nicolas Sarkozy que de son épouse Cécilia. Nicolas Sarkozy a exprimé son soutien, vendredi dernier, en se rendant au garden party organisé par Rachida Dati à l'occasion de la fête du 14 Juillet. Plus explicite, il affirme: «Nous allons engager la France dans une réforme extrêmement importante. J'ai voulu la réforme, un certain nombre de textes que Rachida Dati a fait passer d'excellente façon.» Avant de poursuivre que «Rachida Dati a une obligation de réussite, parce que sa présence est un message adressé à tous les enfants de France. Par son mérite, par son effort, par son engagement, ça devient possible». Dans le Nouvel Observateur, Cécilia Sarkozy a, également apporté son soutien à Rachida Dati: «C'est plus qu'une amie, c'est ma soeur. Je ne la lâcherai jamais. Je connais tout d'elle, elle est de la race des seigneurs.» Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a estimé pour sa part que les attaques contre la ministre de la Justice étaient «à la limite de la médiocrité absolue». «Mélanger la famille avec la fonction d'une soeur qui est garde des Sceaux (...) honnêtement, je trouve ça d'une médiocrité absolue», a-t-il dit sur BFM TV. L'épisode Dati rappelle curieusement celui de Aïssa Dermouche. Ce premier préfet issu de l'immigration, qui quelques mois seulement après son installation, a fait l'objet d'une tentative d'assassinat, sera confronté à une vulgaire affaire de pension alimentaire, qu'il n'aurait pas versée à son ex-femme. Résultat de ce harcèlement, un préjudice moral et physique qui a failli avoir raison de l'homme sur lequel Nicolas Sarkozy comptait beaucoup. Cette fois, c'est une autre Française d'origine maghrébine, ministre de la Justice, garde des Sceaux de surcroît, en l'occurrence Rachida Dati, qui est au centre d'une tempête politico-judiciaire, savamment fomentée par certains cercles connus pour leur hostilité à tout ce qui est immigré. Par ailleurs, la tempête a commencé avec la démission du chef de cabinet de la ministre de la Justice suivie de celle de trois autres employés de son cabinet. Une série de démissions que leurs auteurs avaient, dès lors, justifiées par le «caractère autoritaire» de la ministre. Mais dans l'entourage de cette dernière, le ton est à la sérénité. On considère que les frères Dati sont des justiciables comme tous les citoyens français et que la ministre «ne connaît pas le contenu de cette affaire, ni en première instance, ni en appel.» La garde des Sceaux a présenté le 5 juillet au Sénat, un projet de loi instaurant des peines plancher pour les récidivistes. SOS-Racisme s'est porté à son secours vendredi en estimant que «Rachida Dati paie, dès son arrivée, le prix fort d'être la première personne issue de l'immigration maghrébine à accéder à une telle responsabilité gouvernementale». La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a renchéri dans un communiqué. Selon son président Patrick Gaubert, elle «est victime, du fait de la consonance de son patronyme, d'une campagne injuste».