Développement n Les pays voisins du Zimbabwe ont appelé, ce matin, au respect de la loi électorale. C'est demain que devrait se prononcer la justice au Zimbabwe sur un recours du MDC (parti de l'opposition) qui exige la publication immédiate des résultats de l'élection présidentielle du 29 mars dernier. En attendant, la crise politique dans le pays continue à produire ses effets sur le pays et le voisinage. Pas plus tard que ce matin, un sommet marathon de l'Afrique australe a accouché d'un appel au respect de la loi électorale. «Le sommet demande que l'autorité électorale du Zimbabwe fasse œuvre de diligence dans la vérification et la publication des résultats» de la présidentielle, indique une déclaration commune publiée après 13 heures de négociations. Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Lusaka «exhortent toutes les parties au processus électoral au Zimbabwe d'accepter les résultats lorsqu'ils seront annoncés», ajoute le texte. L'Afrique australe exige aussi que «la vérification et le décompte des résultats (se fassent) en présence des candidats et de tous leurs représentants.» S'il en ressort qu'un second tour est nécessaire, le sommet «demande au gouvernement (zimbabwéen) que celui-ci puisse se tenir en toute sécurité», offrant d'envoyer une nouvelle mission d'observateurs. En parallèle à la tenue du sommet, la Commission électorale du Zimbabwe a annoncé un «recomptage» partiel des suffrages des élections générales du 29 mars. Le président de la Commission électorale a déclaré, ce matin, au journal d'Etat Sunday Mail que les votes seraient recomptés samedi prochain dans 23 des 210 circonscriptions du pays. Le «recomptage» peut renverser la majorité à la chambre des députés en faveur du parti au pouvoir, à qui il suffirait d'emporter neuf sièges supplémentaires. Il concerne en effet 18 circonscriptions enlevées par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) et cinq par l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir). La Commission dispose de «motifs suffisants» pour penser que des erreurs ont été commises dans le décompte des voix dans ces circonscriptions, a dit le président de la Commission. La manœuvre a été qualifiée de dilatoire par l'opposition. Selon le ministre zambien des Affaires étrangères, le sommet a discuté du «recomptage» des suffrages dans 23 circonscriptions sur 210, annoncé par Harare. «S'il doit y avoir un recompte, il faut qu'il ait lieu dans le respect de la loi et en présence de toutes les parties», a-t-il dit. Le sommet a, par ailleurs, demandé au président sud-africain Thabo Mbeki de poursuivre sa médiation pour trouver une issue à l'impasse post-électorale. Avant l'ouverture de la rencontre, M. Mbeki avait estimé qu'il n'y avait «pas de crise» au Zimbabwe, après s'être entretenu à Harare avec Mugabe.