Le second tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe se tiendra le 27 juin, a annoncé, hier, une édition spéciale du Journal officiel. “La Commission électorale du Zimbabwe (...), en accord avec le ministre de la Justice et des Affaires parlementaires, annonce : un scrutin sera organisé vendredi 27 juin 2008 afin d'élire le président”, affirme un règlement publié au Journal officiel. Le second tour, qui opposera le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) Morgan Tsvangirai au président Robert Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, aura lieu près de 3 mois après les élections générales du 29 mars qui ont signé une défaite historique du régime. Avec 47,9% des suffrages devant 43,2% à Mugabe selon les résultats officiels de la présidentielle, Tsvangirai, 56 ans, n'avait toutefois pas atteint la majorité absolue requise pour éviter un second tour. Celui-ci interviendra huit semaines après la publication des résultats le 2 mai, alors que la loi électorale prévoit qu'il soit organisé dans les 21 jours. Jeudi, le régime avait stipulé que ce scrutin serait organisé dans un délai de 90 jours après la publication des résultats par la commission électorale (ZEC), soit d'ici la fin juillet. Ce délai supplémentaire avait provoqué l'ire de l'opposition qui avait appelé les dirigeants des 14 pays membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) à faire pression sur le président Mugabe pour qu'il respecte le délai initial. “Le report du second tour indique clairement qu'ils veulent garder le pouvoir. Cela justifie le besoin d'un sommet d'urgence de la SADC”, avait déclaré Tendai Biti, secrétaire général du MDC. Le secrétaire adjoint pour les affaires légales du MDC, Jessie Majome avait, pour sa part, dénoncé “un truquage”. La Zanu-FP “va mettre à profit ces 90 jours pour mutiler et tuer, et ce délai est une prolongation des souffrances du peuple zimbabwéen”, avait-il lancé. Une vague de violences politiques s'est abattue sur le pays depuis les élections générales du 29 mars, dénoncée par l'ONU qui relève que l'essentiel des victimes sont des partisans supposés de l'opposition. Le MDC affirme qu'une quarantaine des siens ont été tués par des milices fidèles au régime. Un millier de personnes ont été blessées et plusieurs milliers ont perdu leur maison ou fui les violences. R. I./Agences