Résumé de la 103e partie n Nelly téléphone à Tim et lui apprend qu'elle vit ses derniers jours. Elle était si convaincante que Tim tombe dans son piège... C'est justement pour cette raison que je te téléphone. Je t'avoue que je vous ai souvent maudits tous les deux ces derniers temps, depuis que Roxie a encaissé le billet de loterie. — C'était son billet. — Je sais. — Je lui avais raconté que nous choisissions toujours ces mêmes numéros, et elle s'est amusée à les jouer cette semaine-là tandis que j'essayais une autre combinaison. — Sa combinaison à elle ? — J'ai oublié, fit Tim. Ecoute, Nelly, je suis désolé, mais nous partons demain, et les déménageurs viennent à l'aube. J'ai une foule de choses à régler. Tim, il faut que je te voie. Je voudrais soulager ma conscience, je vous ai tellement détestés, toi et Roxie, que je dois vous parler. Je ne pourrai pas mourir en paix, sinon.» La pure vérité à nouveau, pensa Nelly. Elle entendit une voix stridente crier : «Tim, qui est cet emmerdeur qui téléphone ?» Tim baissa la voix et dit rapidement : «Notre avion part à midi demain. Viens ici à dix heures. Mais, Nelly, que ce soit clair. Je n'aurai qu'un quart d'heure à te consacrer. — Je n'ai pas besoin de plus, Tim», dit Nelly d'une voix étouffée. Elle raccrocha et composa le numéro d'Alvirah. «Il m'accorde un quart d'heure demain, annonça-t-elle. Alvirah, je pourrais le tuer. — Ça ne vous avancerait à rien, dit Alvirah. Passez nous voir cet après-midi et je vous montrerai comment fonctionne la broche.» Le lendemain à neuf heures, Nelly était sur le point d'enfiler son manteau quand la sonnette de l'entrée retentit. C'était Dennis O'Shea. Il était venu s'installer dans l'immeuble six mois auparavant et habitait l'appartement F8, un plus loin dans le couloir. Nelly et lui s'étaient rencontrés à plusieurs reprises devant l'ascenseur. Il était de taille moyenne, un mètre soixante-dix environ, robuste d'apparence, avec des yeux bienveillants derrière des lunettes sans monture et un visage agréable et intelligent. Il lui avait raconté que sa femme était décédée deux années plus tôt, et qu'après avoir pris sa retraite du Bureau de l'aide judiciaire à l'âge de soixante-cinq ans, il avait décidé de vendre sa maison de Syosset et de revenir habiter en ville. Il partageait désormais son temps entre son appartement et sa maison de Cape Cod. Nelly comprit que, comme elle, Dennis avait un sens aigu de la justice et n'aimait pas que l'on profite des faibles. C'est pourquoi elle s'était résolue à lui demander conseil le jour où Roxie s'était présentée avec le billet gagnant. Ce matin, Dennis avait l'air soucieux. «Nelly, dit-il, êtes-vous certaine de savoir mettre en marche cet enregistreur ? — Oh, bien sûr, il suffit de passer sa main sur le faux diamant qui est au centre. — Montrez-moi.» Elle s'exécuta. «Dites quelque chose. — Va te faire foutre, Tim. — A la bonne heure ! Maintenant, écoutez l'enregistrement.» (à suivre...)