Résumé de la 114e partie n Alvirah décroche un rendez-vous avec Roxie. Cette dernière aime s'afficher, publiquement, sur les journaux... Que va donc lui préparer le chroniqueur qui a juré de la faire tomber ? Elle plaça devant elle les deux tailleurs noirs qu'elle avait achetés la veille chez Annie Sez. L'un avait des boutons dorés, l'autre des revers pailletés. L'ensemble à boutons dorés l'emporta. Les paillettes étaient trop voyantes. Roxie s'habilla, enfila ses bracelets habituels et ses bagues en turquoise. Elle savait qu'elle ne paraissait pas ses cinquante-trois ans. Avec ses cheveux blonds et sa silhouette de rêve, elle était toujours très séduisante. Et désormais elle pourrait se permettre de le rester un bon bout de temps. Suffit de mettre le grappin sur un type intéressant. Merci, Tim Monahan. Merci, Nelly Monahan. Incroyable, la façon dont j'ai arraché la victoire au dernier moment ! Sa seule erreur avait été de dire la vérité à Tim quand il avait vu les déménageurs partir sans son bien-aimé fauteuil, encore planté au milieu du séjour. Elle aurait dû lui raconter n'importe quoi. Elle se serait tue si elle avait su que Nelly Monahan allait sonner à la porte une minute après qu'elle eut dit à Tim d'aller se faire voir ailleurs, qu'elle partait sans lui. Roxie passait son bâton de rouge sur ses lèvres lorsque l'interphone sonna. Alvirah Meehan était à la réception. «Notre intention est d'expliquer comment ce billet a provoqué une telle tragédie dans votre vie», dit Alvirah d'un ton compatissant en s'asseyant en face de Roxie. Roxie se tamponna les yeux. «Je regretterai toujours de l'avoir trouvé par hasard dans le tiroir où je range mes produits de maquillage. Il était caché sous une boîte de Q-tips. Je venais de-lire un article expliquant que quantité de gens ignorent détenir un billet gagnant et ne sauront jamais qu'ils auraient pu être millionnaires. Le journal indiquait un numéro d'appel. J'ai dit à Tim en riant : ‘'Ce serait génial si c'était un billet gagnant, non ?''» Alvirah se tourna légèrement afin que le micro de sa broche soleil ne manque pas un seul mot. «Et qu'a-t-il répondu ? — Oh, le pauvre chéri a dit : ‘'Ne perds pas ton temps ni ton fric à téléphoner.''» Roxie ravala les larmes qui lui montaient aux yeux. «Je regrette tellement de lui avoir désobéi. — Vous préféreriez sans doute travailler comme avant dans la restauration, n'est-ce pas ? — Oui, sanglota Roxie. Oh oui.» Alvirah n'utilisait jamais de langage trivial, mais elle faillit laisser échapper un gros mot. Se contenant, elle parvint à dire calmement : «J'ai encore une ou deux questions à vous poser avant que notre photographe ne prenne quelques photos.» Les sanglots de Roxie cessèrent comme par miracle. «Permettez-moi de rectifier mon maquillage.» Mel Levine, le photographe-vedette du Globe, avait reçu des instructions : «Prenez des gros plans de ses mains.» (à suivre...)