Chiffre n L'Algérien produit en moyenne 1,5 kg de déchets par jour. C'est le chiffre donné par le ministère de l'Environnement. D'autres sources estiment le taux exagéré et parlent d'environ 1 kg. Peu importe qui a raison, d'autant plus que rares sont les villes algériennes qui procèdent à la pesée systématique des déchets collectés. Mais tout le monde semble d'accord sur le fait que la collecte et la gestion des ordures posent problème. Les tas d'ordures qui s'amoncellent dans les rues des grandes villes, les décharges saturées qui longent les axes routiers et les bouteilles de plastique et de verre qui jonchent et encombrent les fossés laissent penser que le pays n'a pas encore trouvé la meilleure formule pour une gestion saine des déchets. Ce ne sont pourtant pas les expériences réussies qui manquent de par le monde. Certaines, alliant l'impératif de la protection de l'environnement et le souci de préserver les dépenses publiques, ont même été essayées avec succès dans certaines de nos villes. Le meilleur exemple reste incontestablement celui de Annaba, qui croulait, il n'y a pas si longtemps encore, sous des tonnes de déchets ménagers et industriels et qui a retrouvé sa réputation de «Coquette» grâce à l'application de techniques ultramodernes, peu coûteuses et efficaces. A Constantine, c'est une société spécialisée qui a la charge de nettoyer environ le tiers de la ville et les résultats, quelques années seulement après le lancement de l'expérience, sont au rendez-vous. Un séminaire organisé au début du mois de janvier par le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du tourisme en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie algéro-allemande (AHK) sous le thème de «La gestion des déchets ménagers et assimilés», a permis aux participants, le ministre en tête, de prendre connaissance de l'expérience allemande en la matière et de présenter les expériences menées à travers certaines villes du pays. Celles de Constantine et de Annaba semblent avoir subjugué Chérif Rahmani puisque, dans son allocution d'ouverture, il a préconisé la création de partenariats entre les communes et les spécialistes publics et privés pour une meilleure gestion des déchets. «Les communes doivent faire appel à des experts privés et publics à même d'apporter un plus en matière de gestion des ordures ménagères. Il faut qu'il y ait des partenariats entre les collectivités locales et des sociétés spécialisées, publiques et privées, nationales et étrangères, dans ce domaine», a-t-il plaidé. Même s'il a qualifié la gestion actuelle des déchets par de nombreuses collectivités locales de «bricolage» et dénoncé «le non-payement de la taxe pollueur-payeur», le ministre s'est félicité des «avancées réalisées». C'est ainsi, qu'il a fait savoir les coûts des dommages sur la santé et la qualité de vie et ceux liés à la dégradation de l'environnement sur le capital nature ont sensiblement baissé ces dernières années passant de 7% du Produit intérieur brut, soit 3,5 milliards de dollars en 2002, à 5,21% du PIB soit 2,6 milliards de dollars en 2007. Ce qui constitue une avancée considérable, mais, hélas, beaucoup reste à faire. Et la multiplication des expériences comme celle de Annaba constituerait, peut-être, la solution.