À l'initiative d'Unifrance, une délégation de chefs d'entreprise françaises est en visite actuellement à Alger et à Oran, en quête d'opportunités et de partenariat. Très présents dans les secteurs de l'hydraulique et le BTPH, les Français sont loin d'ignorer les potentialités du marché algérien concernant les questions de l'environnement notamment celles liées à la gestion des déchets urbains et spéciaux. Ils sont, cependant, devancés par les autres partenaires étrangers qui développent avec l'Algérie des relations privilégiées en la matière. Les Français ne comptent pas pour autant se laisser autant distancer sans se battre contre la férocité de la concurrence en mettant en exergue en guise d'atouts leur savoir-faire et la longue expérience dont jouissent certaines entreprises à l'exemple du groupe Merlin qui active depuis 1922 en quête de réelles opportunités et à la recherche de partenaires fiables, les Français ont affiché sans détour leur volonté de s'installer de manière “pérenne” en Algérie comme confirmé, hier, par certains chefs d'entreprise rencontrés à l'hôtel El-Djazaïr. Ils étaient, d'ailleurs plusieurs chefs d'entreprise venus pour un séjour de deux jours à Alger et à Oran à l'initiative d'Ubifrance. L'occasion pour les membres de cette délégation de rencontrer aussi bien les représentants institutionnels ainsi que les éventuels partenaires (privé et public) pour une représentation officielle au niveau local qui ouvrirait droit aux appels d'offres nationaux. Les occasions ne manquent pas en Algérie à celui qui sait les saisir à l'image de Girus Ingénierie, partenaire de l'algérienne Top & Ingénierie Consult, qui a remporté des appels d'offres concernant un projet de déchets industriels et un second sur les déchets de soin. Pionnière en matière de conception des installations de traitement et expert en gestion des déchets (de la précollecte à l'élimination), Girus selon Nicolas Almodovar soutient qu'il y a matière de développer de nombreux projets en Algérie. Idem pour Roland Roit, du groupe Merlin qui trouve en la volonté de l'Algérie à l'investissement (2010-2014) est un facteur d'encouragement pour tout investisseur étranger. Interrogés en marge de cette rencontre de présentation de leurs entreprises respectives, d'autres membres de cette délégation d'un œil plus critique ont abordé, pour leur part les aspects techniques en soulevant les limites du recours aux centres d'enfouissement techniques (CET). C'est justement l'option qui a été retenue par l'Algérie mais de l'avis des experts, les CET à peine construits sont déjà dépassés et “les mêmes problématiques se profilent : fuite de lixiviats, contamination des nappes phréatiques, et inadéquation des méthodes de traitement à la typologie des déchets”. Ils estiment que d'autres solutions sont envisageables à tel point qu'il faut considérer, aujourd'hui, comme étant une source d'énergie et non une tare pour peu que l'on trouve la manière adéquate de les exploiter. “5 tonnes de déchet sont équivalents à une tonne de pétrole”, fera remarquer les spécialistes. L'Algérie est investie depuis bien des années dans la gestion des déchets et la dépollution mais reste loin de pouvoir atteindre le niveau requis en la matière notamment en ce qui concerne la destruction des déchets qui sont extrêmement à de le faire localement. Les déchets spéciaux sont concentrés dans les wilayas d'Alger, Béjaïa, Skikda, Annaba, Tlemcen et Oran. Le taux de déchets produits dans ces régions atteint 87% avec une moyenne de 282 000 tonnes par an. Par ailleurs, le problème des déchets médicaux et pharmaceutiques constitue un grave problème, étant donné que la quantité des produits périmés et des déchets hospitaliers oscille entre 12 000 et 15 00 tonnes par an. Selon l'Agence nationale des déchets en Algérie, la production de déchets ménagers est estimée à 7 m tonnes/an, chiffre en constante augmentation. Les estimations chiffrées font état de 0,7kg/hbt/ jour dans les grandes villes, contre 0,5kg/hbt/jour dans les villes plus moyennes.