Tension n L'opposition zimbabwéenne va contester en justice le recompte partiel des suffrages ordonné par la commission électorale. C'est ce qu'a indiqué, hier, dimanche, le porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). «Nous contestons le recompte ordonné par la commission électorale du Zimbabwe, parce que nous pensons qu'il a pour objectif de revenir sur la volonté du peuple», a déclaré le porte-parole. Il a précisé que le tribunal de Harare allait examiner un recours contre ce décompte demain, mardi. «La vérité, c'est que nous avons gagné et nous n'allons pas coopérer avec la commission sur ce recompte. Les résultats que nous avons annoncés sont corrects et nous n'accepterons aucune tentative de les modifier.» Le président de la commission a indiqué que les voix exprimées dans 23 des 210 circonscriptions du pays allaient être recomptées samedi prochain. La commission dispose de «motifs suffisants» pour penser que des erreurs ont été commises dans le décompte initial, a-t-il expliqué. «La commission électorale et l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir), c'est la même chose. La Zanu-PF veut écarter la volonté du peuple avec ce recompte», a poursuivi le porte-parole du parti d'opposition. La Zanu-PF, parti du président Robert Mugabe au pouvoir depuis l'indépendance il y a 28 ans, a subi sa première défaite aux législatives, perdant sa majorité à la chambre des députés selon les résultats annoncés la semaine dernière par la Commission. L'opposition dispose de 109 sièges, contre 97 à la Zanu-PF et 1 à un indépendant. Trois sièges n'ont pas été attribués en raison du décès de candidats. L'issue de la présidentielle n'a toujours pas été communiquée deux semaines après les élections. Depuis le scrutin, pouvoir et opposition s'accusent mutuellement de déstabiliser le pays. Réunis en sommet extraordinaire à Lusaka samedi, les dirigeants de la région ont appelé dans la nuit la commission électorale à faire «preuve de diligence dans la publication» des résultats. Nelson Chamisa a loué, dimanche, leurs efforts pour apaiser les tensions, mais a regretté le manque de décision concrète. «Nous apprécions les efforts déployés pour essayer d'aider les Zimbabwéens à redresser la situation chaotique dans leur pays», a-t-il dit. «C'est un bon point de départ, mais nous aimerions voir des actions concrètes sortir des résolutions adoptées pendant le sommet.»