Espoir n Puisque le corps de la patiente est toujours vivant, il est possible de rétablir ses articulations à condition qu'elle soit traitée dans une structure hautement qualifiée. Saïd Bouras n'a pas hésité un instant à nous inviter chez lui pour voir l'état de son épouse. «Vous êtes les bienvenus et vous allez mieux comprendre sa situation», nous a-t-il dit. Ce père de famille a trop enduré durant ces quatre dernières années, mais il ne compte pas lâcher prise. «Je veux que tout le monde sache que ma femme et moi sommes victimes d'une gestion catastrophique de l'argent de la sécurité sociale. Je n'ai rien à cacher maintenant que ma femme est impotente, mais je vais frapper à toutes les portes en gardant l'espoir qu'elle guérisse un jour», ajoute, déterminé, notre interlocuteur. Nous avons répondu à son invitation et rendu visite à la patiente au domicile familial. Elle était, comme elle l'est toujours depuis 2003, allongée sur le dos dans une chambre, écoutant la Radio nationale. Les jours de cette «victime de la négligence et de l'incompétence» se ressemblent. «Elle ne quitte pas son lit, sauf pour des besoins pressants et avec l'aide d'une tierce personne», précise le malheureux époux. Difficile de poser des questions à la malade, tant son état résume sa souffrance. Elle est entrée à l'hôpital Mustapha-Pacha, en 2003, sur ses pieds et elle en est sortie impotente. «Je ne peux même pas changer de position», nous dit-elle, montrant son bras charcuté en Jordanie. C'est une jeune mère de famille qui a fait les frais d'une orientation hasardeuse en Jordanie, alors que les médecins ont bien précisé qu'il fallait la traiter à Paris. «Elle peut guérir, si elle bénéficie d'un traitement efficace. Son corps est toujours vivant et il lui faut seulement le rétablissement des articulations», insiste Saïd Bouras. Les trois petits enfants n'osent pas faire de bruit pour ne pas déranger leur maman. Ils s'attendent, certainement, à voir leur maman marcher sur ses deux pieds. Ils prient en silence. La malade garde aussi l'espoir et souhaite que les autorités concernées interviennent «avant qu'il ne soit trop tard». L'appel est lancé. l Nous détenons des photos montrant l'état du bras de Mme Bouras et de ses jambes mais nous n'avons pas voulu les publier pour ne pas choquer les lecteurs sachant que n'importe qui parmi eux et parmi nous est exposé à se retrouver à la place de cette malade, qui n'avait comme problème au départ qu'une occlusion intestinale pour laquelle elle devait subir une opération et rentrer en bonne santé chez elle au milieu de ses enfants.