Galère n Au lieu d'être transférée à Paris, la malade et son époux, accompagnateur, se sont retrouvés en Jordanie d'où elle est revenue avec le coude charcuté, ce qui a attisé ses douleurs. A la Suite d'une intervention chirurgicale qu'elle a subie en mars 2003, à l'hôpital Mustapha-Pacha pour une occlusion intestinale, Habbel Ghemra, épouse de Saïd Bouras, a été paralysée. «Elle a été transférée au service de réanimation du même hôpital et y est restée pendant six mois, mais son état s'est aggravé. Les médecins orthopédistes ont, donc, jugé indispensable son transfert en France pour des soins appropriés. Le malheureux conjoint a donc préparé les documents nécessaires et les a déposés auprès de la commission spécialisée au niveau du ministère de la Santé. A sa grande surprise, le dossier de transfert, en dépit de l'urgence du cas et de l'attestation des médecins spécialistes, a été rejeté à trois reprises. Cela n'a pas, pour autant, découragé M. Bouras qui a continué à «courir», une persévérance qui a fini par aboutir. «L'autorisation du ministère de la Santé pour le transfert de la patiente à un hôpital spécialisé à Paris est venue après trois ans d'attente et d'angoisse, soit en 2006», ajoute notre interlocuteur. Mais contre toute attente, le couple s'est retrouvé dans un hôpital en… Jordanie. «Je n'avais pas le choix et je ne pouvais protester, d'autant que l'état de santé de mon épouse s'est grandement détérioré. J'ai alors accepté l'offre du ministère», raconte, d'un ton amer, M. Bouras. Le couple a passé six mois à l'hôpital «choisi on ne sait comment» par le ministère, et est revenu avec une déception des plus poignantes. «Rien n'a été fait pour améliorer l'état de santé de mon épouse. Au contraire, son coude a été charcuté et on lui a placé, maladroitement, une prothèse qui n'a fait qu'aggraver ses douleurs. Aujourd'hui, toutes ses articulations sont bloquées, elle est atteinte de la maladie dite de Guillain-Barret», relate encore M. Bouras. Durant son séjour en Jordanie, le couple a reçu la visite du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qui avait promis, selon notre interlocuteur, d'aider la malade dès son retour en Algérie et la transférer dans un hôpital dans la capitale française. «Nous avons été confortés par les propos du ministre, mais malheureusement, ce n'était qu'une illusion. Louh n'a même pas voulu me recevoir par la suite», regrette M. Bouras. En sus d'une paralysie de l'ensemble de ses articulations, la malade souffre aujourd'hui d'une infection au niveau du bras où a été placée une prothèse en Jordanie. «Où dois-je placer ma femme ? Que puis-je faire seul devant la gravité de son cas et qui, de surcroît, est dû à une mauvaise prise en charge pendant la première intervention chirurgicale qu'elle a subie en 2003.. ?», s'interroge-t-il. Désorienté et ne sachant plus à quel saint se vouer, M. Bouras lance un appel, à travers les colonnes de notre journal, aux responsables concernés afin d'intervenir au secours de cette malade en danger et qui risque gros. Déjà, la cinquième année de souffrance ! Jusqu'à quand ?