Préjudice n Depuis mars 2007, la malade attend d'être transférée en France. En dépit des attestations des médecins appelant à un urgent transfert, aucune réponse n'a été donnée par le ministère de la Santé ! A la suite du non-aboutissement des soins qui lui ont été procurés en Jordanie, Saïd Bouras a adressé une lettre au ministère du Travail et de la Sécurité sociale demandant le transfert direct de son épouse à l'hôpital Ambroise-Paré de Paris. Toutefois, la réponse – datée du 10 février 2007 et dont nous détenons une copie – du ministère suggérait d'abord leur retour en Algérie. Le ministre du Travail et de la Sécurité avait également rendu visite à cette malade en Jordanie et lui a promis un transfert à Paris. Des promesses qui n'ont, au grand dam de la patiente et de son malheureux époux, pas été concrétisées à ce jour. «Voilà une année depuis notre retour au pays, mais rien n'a été fait pour soigner convenablement mon épouse. J'ai dit à Tayeb Louh que la prise en charge durant la période passée en Jordanie était de l'argent jeté par la fenêtre et qu'il fallait rectifier le tir en envoyant ma femme à l'hôpital parisien, d'autant que son corps est toujours vivant», relate M. Bouras. «J'ai frappé à toutes les portes et je continuerai à le faire jusqu'au bout. Je ne vais pas abandonner et j'ai toujours l'espoir de voir ma femme marcher de nouveau», ajoute-t-il avec détermination. Un certificat médical délivré et signé par le Pr Benbakouche, le 1er décembre 2007, souligne la nécessité de placer la malade dans l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne. «Mme Guemra Bouras nécessite un transfert à l'étranger pour séquelles de maladie Guillain-Barre avec ankylose des articulations des deux membres inférieurs et une arthrite du coude sur prothèse mal posée. Son état nécessite une longue hospitalisation à l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne», stipule le compte rendu médical du chef de service d'orthopédie de l'hôpital Maillot (Bab El-Oued). Par «prothèse mal posée», il souligne explicitement que la prise en charge de la patiente en Jordanie était défaillante. Le même professeur a, dans un autre certificat médical, souligné ne pas avoir compris les raisons du changement de la destination de la malade. «Une première consultation en avril 2006 a préconisé une prise en charge à Paris … en vue de réaliser un programme lourd de chirurgie réparatrice… Cependant pour des raisons inconnues, cette patiente se retrouve en Jordanie… Elle est alitée dans le même état articulaire, après un séjour de six mois… Au total, cette patiente a été adressée dans une structure sans aucun avis de son médecin traitant et qui se trouve dans un état pire qu'à son départ. Elle nécessite un transfert à l'étranger pour une prise en charge prolongée pour essayer de verticaliser cette patiente jeune mère de famille», note intégralement le certificat. Une demande de transfert a été, donc, adressée par M. Bouras au ministère de la Santé. Et depuis le mois de décembre 2007, le pauvre époux n'a pas reçu d'avis favorable en dépit des attestations des médecins appelant à une urgente prise en charge.