Résumé de la 109e partie n La balistique conclut que Tim a reçu trois balles dans le corps. Nelly affirme qu'elle n'en a tiré qu'une seule… Le procureur avait téléphoné à Dennis pour lui annoncer que si Nelly plaidait coupable pour obtenir une réduction de peine, elle serait inculpée de meurtre avec préméditation, avec un minimum de quinze ans de prison. A prendre ou à laisser. «Et quand je lui ai parlé, il n'avait rien entendu au sujet de ces gosses, conclut Dennis. — Nelly est-elle déjà au courant ? demanda Alvirah. — Je l'ai vue ce matin après votre départ. Elle a l'intention de quitter l'hôpital dès demain et de mettre ses affaires en ordre. Elle dit qu'elle doit payer pour son crime. — J'hésite à soulever cette question, avança Willy, mais est-il possible que Nelly ait effectivement acheté le pistolet et que la colère l'ait poussée à tuer Tim ? — Et elle l'aurait visé au cœur quand il était étendu par terre ! s'exclama Alvirah. Allons donc ! — Je ne crois pas qu'elle l'ait fait délibérément, admit Dennis. Mais elle l'a bel et bien tué. L'arme porte ses empreintes.» Il se leva. «Je ferais mieux de lancer sans tarder la procédure de négociation. Je vais voir si on peut lui laisser un peu de temps avant qu'elle ne commence à purger sa peine.» «Il semble attaché à Nelly, fit remarquer Willy après avoir raccompagné l'avocat à la porte. — C'est avec un homme comme lui qu'elle aurait dû vivre», ajouta Alvirah. Elle se sentait vieille et épuisée soudain. Je ne suis qu'une idiote qui fourre son nez partout, pensa-t-elle. Elle se revit à nouveau en train de conseiller à Nelly d'aller trouver Tim. Et entendit Nelly lui disant : «Je pourrais le tuer.» Willy lui tapota la main. Elle leva vers lui un regard affectueux. Il était son meilleur ami et le meilleur mari qui soit au monde. La pauvre Nelly avait supporté un homme incapable de conserver un boulot quelconque, qui se querellait avec la terre entière, buvait trop, et était gros comme une baleine. Pourquoi donc Roxie l'avait-elle épousé ? Pour le billet, naturellement. Alvirah ne put fermer l'œil, cette nuit-là. Elle avait beau revenir sans cesse sur le moindre détail, la conclusion était toujours la même : quinze ans de prison pour Nelly Monahan. Finalement, à deux heures du matin, elle sortit du lit, le plus doucement possible pour ne pas réveiller Willy qui était visiblement dans la deuxième phase de son sommeil. Quelques minutes plus tard, munie d'une théière fumante, elle s'assit à la table de la salle à manger et repassa l'enregistrement de sa première entrevue avec Nelly et celui de sa confession après que Willy et elle eurent payé sa caution. Quelque chose lui échappait. Quoi ? Elle se leva, alla à son bureau, prit un cahier à spirale et un stylo, et retourna à la table. Elle rembobina la bande et nota soigneusement ses observations pendant qu'elle écoutait à nouveau les deux enregistrements. Lorsqu'il se leva à sept heures, Willy la trouva plongée dans ses notes. Il n'eut pas besoin de l'interroger pour savoir ce qu'elle faisait. Il brancha la bouilloire et s'installa en face d'elle. «Je ne comprends pas ce qui te turlupine exactement, dit-il. Laisse-moi jeter un coup d'œil.» (à suivre...)