Négligence n L'utilisation massive des cellulaires crée des situations délirantes. Par négligence, les usagers utilisent leur portable dans des lieux inappropriés aussi bien pour eux, que pour leurs concitoyens. Hôtel El-Aurassi (Alger), le 18 mars. La présidence de la République patronne la 4e rencontre des institutions arabes des droits de l'homme. Avant le début des travaux, les participants ont observé une minute de silence. Les personnes se sont tues, mais pas leurs portables. Une salve de sonneries est venue perturber ce moment de recueillement dédié au peuple palestinien pris en otage par Israël et les victimes irakiennes tombées sous les balles des soldats américains. Les coupables, surpris en flagrant délit, réagissent maladroitement, cherchant bruyamment leurs appareils. Les organisateurs s'indignent, des participants se moquent. «Ce n'est pas possible !», s'écrit-on dans la salle. On a vite oublié la minute de silence. En plein travaux de la rencontre, cette fois-ci. Le représentant syrien discourait sur la mondialisation et ses retombées sur le respect des droits de l'homme dans le monde arabe. Sa communication était tellement intéressante qu'elle a captivé toute l'attention de la salle. C'était compter, cependant, sans la négligence du représentant de l'Arabie saoudite. La sonnerie du portable de ce dernier a retenti dans la salle comme une alarme au point que tous les regards se sont focalisés sur le propriétaire. L'incident a poussé le conférencier syrien à changer de ton et il n'a pas tardé à mettre un terme à son plaidoyer. Ses pensées ont été, en fait, brouillées par cette sortie inattendue de son collègue saoudien. Ce genre d'incidents se répète régulièrement lors de rendez-vous de personnalités de haut rang regroupées dans des lieux de haut standing. Que dire alors des comportements de gens ordinaires dans les autres lieux publics ? Un fidèle raconte : «J'étais, vendredi, à la mosquée du quartier (Ketchaoua). Les fidèles, vu leur nombre, sont presque collés les uns aux autres. Au milieu du prêche, le portable de mon voisin de rang vibre en continu et il me fait vibrer avec lui. Le plus drôle, c'est que cette personne fait semblant de ne pas faire attention à l'appel de son portable. Il était plus judicieux de l'éteindre pour ne pas se mettre dans une position pareille.» D'autres cas relèvent du délire. A la gare routière du Caroubier, un usager ne s'est pas gêné de répondre à un appel et il s'est même permis une partie de rire avec son interlocuteur alors qu'il était dans… les toilettes et que un tas de monde attendait son tour ! Il a eu droit bien entendu à toutes les insultes à sa sortie. C'est entendu : les portables polluent l'environnement au point même de rendre malade.