Exprimant ces préoccupations au sujet de la dégradation des droits de l'homme en Algérie, la ligue Algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), a, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, rappelé que «ces dernières semaines, des événements graves ont secoué différentes régions du pays, et nous annoncent des tensions encore plus grandes». Abordant le chapitre «des arrestations et détentions arbitraires», la Ligue que préside Hocine Zahouane a dénoncé «l'arrestation dans des circonstances inquiétantes qui font craindre le pire sur leur sort» de 4 jeunes à Ras El-Oued dans wilaya Bordj Bou-Arréridj. «Plus d'un mois après leurs arrestations, ajoute le communiqué, leurs familles sont sans aucune nouvelle sur le sort de leurs enfants». «La ligue relève encore un cas de détention illégale et exprime ses plus vives inquiétudes sur la situation des personnes arrêtées». Au sujet des grèves et manifestations des enseignants et la répression réservée par les pouvoirs publics, notamment lors du rassemblement des 13, 14 et 15 du mois en cours, cette ONG, qui apporte son soutien aux grévistes «s'élève contre cette politique répressive et de fermeture de dialogue». «La LADDH demande la levée de toutes les mesures de restrictions qui empêchent l'expression authentique des revendications des acteurs sociaux et la prise en considération de cette immense protestation qui cache un profond malaise au sein de la société», explique plus loin le communiqué. Évoquant les peines prononcées à l'encontre des manifestants, suite au naufrage d'un groupe de jeunes de cette wilaya après une tentative d'émigration clandestine, le 15 mars dernier, la LADDH «considère que ces condamnations (trois à un an de prison ferme et 20 autres à un an de prison avec sursis) ne sont pas seulement sévères et injustes, elles constituent du surcroît une erreur». «La répression doit partout s'élever pour faire cesser cette politique porteuse de plus grand danger pour le pays», rappelle-t-elle.