Résumé de la 7e partie n De la souffrance dentaire à un soulagement salutaire, le dentiste allemand allait établir un contact entre l'officier américain et la personne qui sait où se trouvent les tableaux. Pourtant, il est amoureux de la France, et son rêve est de revenir chez nous pour écrire un ouvrage sur la sculpture du XIle siècle en Ile-de-France. Posey et Kirstein ne sont pas en mesure d'assurer la protection de Bunjes, ni même de rien lui promettre. Mais celui-ci, découragé, leur confie tous les documents en sa possession concernant la razzia d'œuvres d'art. Il sort une carte d'état-major et dessine un trait au crayon rouge sur un point précis dans les environs de Salzbourg : «C'est là que tout est stocké !» C'est ici que l'aventure de l'Agneau mystique de Van Eyck rejoint celle qui est racontée dans la mine aux trésors. Une fois le retable récupéré, derrière une porte en fer qui l'avait protégé des explosions destinées à empêcher les nazis de détruire tous ces chefs-d'œuvre, on le découvre, intact, tout comme l'Autoportrait de Vermeer, voisinant avec les infantes de Vélasquez, des scènes de genre de Brueghel, Fragonard, Watteau, ou la Vierge à l'enfant, sculpture de Michel-Ange dérobée à Notre-Dame de Bruges. Et comme les 6 570 autres tableaux, les 230 dessins et aquarelles, les 137 statues les 122 tapisseries, les armes, les bibelots, les meubles précieux dérobés dans des collections publiques ou privées. L'Agneau mystique est parmi les premières œuvres rendues à leurs légitimes propriétaires. Eisenhower tient à ce que ces restitutions se fassent le plus vite possible. On affrète un avion spécial, qui doit l'emmener jusqu'à Bruxelles. On attache les panneaux aux parties métalliques de la carlingue. Et le capitaine Posey est aussi du voyage. Mais l'avion est pris dans un orage d'une telle violence qu'il ne peut atterrir à Bruxelles. Le pilote demande : «Si nous retournions nous poser à Francfort ? — Pas question de remettre l'Agneau sur le territoire allemand !», répond Posey. On touche enfin le sol, avec plusieurs heures de retard, sur un petit aéroport militaire tout proche de Bruxelles. Les invités, qui attendaient à Bruxelles, sont depuis longtemps rentrés chez eux, déçus et inquiets. Sur l'aéroport où l'Agneau mystique arrive, pas d'escorte ni de sécurité. Posey téléphone à l'ambassade. Puis, faute d'une autre solution, on appelle différentes maisons où des militaires américains sont logés. On fait la tournée des bars et on parvient à réunir une vingtaine de soldats, plus deux camions. On trouve même un sergent qui s'y connaît dans le transport des œuvres d'art. Trois quarts d'heure après le déchargement, les deux camions parviennent, sous l'orage, au palais royal de Bruxelles. A trois heures et demie du matin, l'Agneau mystique se retrouve dans la salle à manger royale. Quelque temps plus tard, en l'absence du roi Léopold III, qui a des difficultés, c'est le régent qui reçoit officiellement le trésor retrouvé. Puis ce sera l'exposition au musée royal, les fêtes, et enfin le retour à Gand.