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Histoires vraies
La visite du père (3e partie)
Publié dans Info Soir le 26 - 12 - 2003

Résumé de la 2e partie Le beau-père d?Irma lui apprend que Herbert était un assassin.
«Il vaut mieux que je m?en aille. A présent vous savez tout, vous allez lui en parler. Il saura que c?est moi qui vous ai appris son histoire, alors il ne voudra peut-être pas me revoir. Plus tard, peut-être. Je vais vous laisser mon adresse. Vous m?écrirez ? Mon Dieu, faites que tout aille bien pour lui maintenant. Voilà. Au revoir. Dites-lui qu?il me manque, s?il vous plaît?»
Ania est seule maintenant. Il lui reste l?après-midi avant d?affronter son mari, et toute la vie pour se dire qu?il est un assassin, qu?elle dort à côté d?un assassin. Et elle ne sait pas quoi faire d?autre que d?attendre, assise en regardant la pendule avec angoisse et la porte avec terreur. Cet homme qui va rentrer ce soir, elle ne sait plus qui il est.
Ania se souvient de leur mariage en coup de vent. Avant cela, elle se trouvait en Prusse orientale, au moment de l?invasion des troupes allemandes, et mariée à un jeune Poméranien. Quelques mois plus tard, elle était veuve. Après la guerre, elle avait tenté de rentrer en Russie, sans succès. Refoulée en zone américaine, coupée de son pays, de sa race, elle s?était retrouvée dactylo-interprète chez les Américains. C?est là qu?elle avait rencontré Herbert. Il était seul et se disait réfugié de l?Est, comme elle. Leur mariage était l?association de ces deux solitudes, une revanche contre les malheurs et les angoisses récentes, contre la mort. Après tout, s?aimer, c?était vivre. Ils s?étaient mariés comme on s?accroche à une bouée. Vite, presque sans réfléchir. A présent, Ania se souvient de l?air inquiet de son mari, ce jour-là. Il avait peur. La cérémonie était un peu un examen de passage pour sa nouvelle identité.
Quand la porte s?ouvre enfin, quand elle reconnaît le pas de son mari, la décision d?Ania est prise. Elle va parler tout de suite, immédiatement.
Il entre, dit «bonsoir», s?assoit avec cet air de lassitude éternelle qu?il traîne comme un masque. Et elle se jette à l?eau brutalement : «Herbert, ton père est venu ce matin. Attends? ne parle pas encore, laisse-moi finir. Je sais que tu le fuyais, il en est malheureux. Le pauvre homme m?a tout dit. Ce n?est pas sa faute, c?est moi qui l?ai questionné. Alors voilà, je sais tout.»
Le silence est terrible, épais. Ania observe avidement le visage de son mari : ses traits fins, ses yeux clairs, sa bouche qui a frémi, qu?il mord à présent de toutes ses forces, comme s?il allait pleurer. Mais il ne pleure pas. Il continue de se taire. Et Ania sent quelque chose s?installer entre eux. Une présence invisible, un fantôme de peur et de méfiance. Elle se sent comme un juge devant un accusé. C?est l?éternelle muraille qui se dresse entre celui qui a «fait le mal» et l?autre. Entre l?anormal et l?autre. Entre celui qui est descendu aux enfers et celui qui le regarde sans rien pouvoir.
«Je ne veux pas te juger, Herbert.
? Alors, qu?est-ce que tu veux ?»
Il a répondu sèchement. Puis, il se reprend, d?un ton résigné : «Je savais bien que c?était provisoire. Au fond, ça ne pouvait pas durer. Un jour ou l?autre, tu l?aurais su, ou ils m?auraient repris.
? Repris ? Tu n?es pas libre ?
? Qu?est-ce que ça veut dire libre ? Libre de quoi ? De ne plus y penser ? Sûrement pas. De ne pas avoir de remords ? Sûrement pas !
? Mais qu?est-ce qui s?est passé ? Pourquoi as-tu été relâché ? Ton père disait que tu avais été condamné à mort.
? C?est vrai. On devait me couper la tête à la hache ! J?y ai pensé pendant près d?un mois. Je n?avais même plus peur, c?était comme une délivrance?» Curieusement, Ania ne se pose pas de questions sur «le crime», elle ne veut pas savoir pourquoi, comment, elle n?est pas jalouse de cette femme qu?il a tuée par amour pourtant. Ce qui la fascine et lui fait peur, c?est la mort ratée d?Herbert.
«Qu?est-ce qui s?est passé ? Ton père dit que le train a été bombardé ?»(à suivre...)


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