L'ex-ministre des finances a estimé que la croissance économique algérienne doit se faire avec les pays asiatiques qui disposent aussi bien de capitaux que de savoir-faire technologique. Lors de la conférence consacrée à son ouvrage sur la croissance économique algérienne, qu'il a animée, hier, à l'Isgp, l'ex-argentier du pays a indiqué qu'«un potentiel considérable de partenariat existe plutôt avec les pays asiatiques, à l'instar de la Chine, de l'Inde et de la Corée du Sud, qu'avec le reste du monde». Selon lui, ces pays sont intéressés à investir dans notre pays et cherchent à développer la construction navale et l'industrie automobile. «La logistique portuaire et l'industrie automobile sont d'une importance considérable pour le développement du pays», a-t-il soutenu. Il a rappelé que les pays asiatiques génèrent de l'expérience dans ces filières, d'une importance majeure pour notre économie et maîtrisent parfaitement les techniques modernes du management et de la gestion. Dans un autre chapitre, l'ancien ministre des finances a fait un diagnostic précis du secteur économique algérien en présentant les commandements nécessaires à même de remettre le pays sur les rails. Abordant ainsi la situation de nos entreprises, le conférencier estime qu'il est primordial de moderniser et de changer les méthodes de gestion afin de créer une dynamique au sein de la production. Le conférencier pense que la croissance actuelle est insuffisante en volume et en qualité car elle avoisine seulement les 5%. En outre, cette croissance réalisée, explique-t-il, dépend beaucoup plus du secteur des hydrocarbures. Chiffres à l'appui, l'économiste donnera l'exemple de l'acier produit au complexe d'El-Hadjar qui est insuffisant par rapport aux besoins nationaux. «Le complexe d'El-Hadjar ne produit que 400 000 tonnes de rond à béton par an, alors que la consommation nationale est de l'ordre de 2 millions de tonnes par an.» L'orateur s'est également étalé sur la question de la privatisation dont le processus, d'après lui, n'est pas achevé. «Les laminoirs du complexe d'El-Hadjar sont à l'arrêt parce que le repreneur préfère l'importation du rond à béton au lieu d'en produire», regrette-t-il. Et d'ajouter : «La privatisation est un moteur de croissance lorsqu'elle est régulée et suivie». M. Benachenhou est, par ailleurs, pour «muscler» la Sonatrach afin de lui permettre de consentir d'autres investissements en vue d'augmenter sa production de pétrole et de gaz. Concernant l'agriculture, il a estimé qu'elle a besoin de la réorganisation du droit de propriété et de l'exploitation. S'agissant de l'épargne, elle est concentrée, affirme-t-il, au niveau du Trésor public, de Sonatrach et des ménages. A signaler, enfin, que l'ouvrage du professeur Benachenhou, consacré à la croissance économique en Algérie, sera publié d'ici à un mois. Ainsi, les politiques auront une référence pour bâtir une stratégie économique fiable et un plan d'action efficace.