Le moment est plus opportun que jamais pour les entreprises nipponnes de s'engager davantage en Algérie. Le président de la République a appelé, mercredi dernier, dans un message lu en son nom par son représentant personnel, l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, les grandes entreprises japonaises à apporter leurs capitaux et venir investir en Algérie. Dans son message, il a réitéré l'appel adressé aux entreprises japonaises à s'engager davantage en Algérie à travers l'investissement direct. Cette activité s'est déroulée en marge des travaux de la 4e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad). A la demande d'une rencontre du président de la compagnie Itochu et le président de la compagnie Mitsui Corp, Ahmed Ouyahia a mis en exergue les grands progrès démontrés et accomplis par l'Algérie. Il a parlé des réformes économiques, politiques et institutionnelles. Il a également évoqué la solidité du processus de redressement opéré par l'Algérie. Ce développement a été établi «grâce à de nombreux atouts et une volonté politique forte, dans un contexte national de paix et de sécurité», a estimé l'ex-chef de gouvernement. M.Ouyahia a indiqué que «le moment était plus opportun que jamais pour les entreprises nipponnes de s'engager davantage en Algérie et d'y diversifier leurs interventions par des investissements directs». De leur coté, les interlocuteurs du représentant algérien ont exprimé le souhait de leurs groupes de consolider les liens avec l'Algérie. Ils ont reconnu l'amélioration sensible du climat des affaires dans le pays et l'importance du marché algérien. Ils ont fait part de l'intérêt de leurs groupes à s'engager à travers des partenariats dans des activités hors hydrocarbures. En général, la rencontre a permis également de passer en revue l'état des relations bilatérales et les perspectives de leur développement. Par ailleurs, dans son entretien avec Konrad Osterwalder, recteur de l'Université des Nations-Unies (UNU), M.Ouyahia approuve le projet de création à Alger d'une Université des Nations unies. Après l'Institut Ghana spécialisé dans la gestion des ressources naturelles, l'UNU d'Alger serait le 2e institut basé en Afrique. Les questions internationales d'intérêt commun ont fait aussi l'objet d'un échange de vues, notamment celle relative à la réforme du système des Nations unies et l'élargissement du Conseil de sécurité. Il est important de rappeler que l'Algérie plaide, ces dernières années, pour des partenariats avec les pays asiatiques les plus aptes. Le Japon, la Chine, l'Inde, les deux Corée... sont de plus en plus sollicités à accompagner le développement de l'Algérie par rapport aux pays arabes ou européens. Selon Abdelatif Benachenhou, l'ancien conseiller économique du Président Bouteflika et ancien ministre des Finances, les Asiatiques disposent de capitaux et de technologies nécessaires pour une bonne coopération économique. Les pays d'Europe sont intéressés à investir beaucoup plus en Europe de l'Est et en Turquie, comme cela a été le cas de l'Allemagne par exemple. Les pays arabes disposent de capitaux mais manquent d'expertise. Ils ne peuvent donc égaler les Asiatiques. Dans un livre consacré à la croissance économique algérienne, M.Benachenhou a proposé certains secteurs à soumettre au partenariat. Il s'agit de deux secteurs, la construction navale et la construction automobile. Il considère que la logistique portuaire est une question centrale pour le développement du pays.