Bordj El-Kiffan Jugé le 8 novembre 2003 par le tribunal d?Alger qui se déclare incompétent, Saïd comparaît en audience criminelle. Ivre ce jour-là, le père de famille provoque un boucan du diable chez lui, s?en prenant violemment à son épouse. A ce moment précis frappent à la porte ses deux cousines, Amina et Safia. Saïd, père de trois enfants, entretient un climat de permanente tension sous son toit. Buveur invétéré, il use de violence chaque soir. Sa vieille mère, malade, s?enfuit et se réfugie chez des voisines chaque fois que son indigne fils provoque cette tornade. Ce soir-là, alors qu?il fait encore des siennes sous son toit, ses deux cousines, Amina (15 ans) et Safia (12 ans), frappent à la porte ; les gamines apportent un plat de gâteaux envoyé par leur mère à sa vieille tante. Dès qu?elles font quelques pas, il referme la porte à double tour puis leur annonce que sa mère se trouve chez une voisine. «Va l?appeler, ordonne-t-il à Safia, Amina t?attendra ici.» Il se rapproche d?Amina et caresse longuement ses cheveux, se montrant extrêmement doux. Puis, reprenant son ton autoritaire, il lui ordonne de se déshabiller. Elle refuse. Bavant de colère devant cette attitude, Saïd court vers la cuisine, revient avec un couteau et pique Amina au bras. Craignant pour sa vie, elle se déshabille. Pétrifiée dans son coin, l?épouse sanglote en silence mais n?ose pas intervenir. Saïd sodomise alors Amina. Accusé de coups et blessures volontaires sur mineure de moins de 16 ans et d?attentat à la pudeur, Saïd comparaît en procès criminel. Devant la cour et sachant qu?il risque gros, Saïd nie encore et toujours d?avoir abusé de sa jeune cousine. Toujours est-il que celle-ci l?accable, tout autant que le certificat médical dans le dossier. Les délibérations achevées, le président déclare Saïd coupable des deux chefs d?inculpation retenus contre lui et prononce une peine de 5 ans de prison.