Résumé de la 144e partie n Lors du dîner, Alvirah engage une discussion avec Elyse qui semble ravie de la culpabilité et de l'arrestation de Nadine… «Je ne suis pas certaine d'apprécier vos remarques, madame Meehan, répliqua Elyse. J'ai entendu parler de votre réputation de détective amateur, cependant je vous saurais gré de m'épargner vos réflexions.» Alvirah prit une mine désolée. «Oh, je regrette vraiment. Je ne voulais pas vous blesser.» Elle espérait avoir l'air suffisamment contrit. «Je suis juste navrée pour Nadine. Je veux dire, elle ne joue pas au golf. Elle a une peau qui craint le soleil, et son fils a dit à Willy qu'il n'existait personne d'aussi peu sportif qu'elle. Elle est plutôt portée sur les arts, d'après ce que je sais. Peu importe, je veux dire qu'il est désolant pour tout le monde que Cotter et vous ne vous soyez pas réconciliés, n'est-ce pas ? Et désolant surtout qu'elle ait emprunté votre club pour aller à sa rencontre. J'espère qu'elle n'avait pas l'intention de faire porter les soupçons sur vous. Mais les meurtriers sont parfois pris d'une telle panique qu'ils commettent des erreurs.» Elyse ignora volontairement les commentaires d'AIvirah et se mit à bavarder exclusivement avec le couple Jennings, pendant que Barra flirtait sans conviction avec l'ancien parlementaire. Au moment du dessert, Alvirah apprit avec consternation qu'Elyse avait décidé de partir le samedi. «Je veux seulement m'enfuir à des milliers de kilomètres d'ici, dit Elyse. Cet endroit me déprime, et je n'ai jamais aussi mal joué au golf. Je savais que je serais nulle aujourd'hui.» Barra dit à son tour : «Je pars aussi. J'ai reçu un coup de fil de mon agence. Je dois refaire quelques prises de vue à New York, une annonce pour Adrian. J'ai annulé ma deuxième semaine de cure.» Alvirah s'efforça de ne pas regarder Elyse. Le micro de sa broche était branché. Plus tard il lui faudrait écouter attentivement chacune des paroles qui avaient été prononcées au dîner. Elyse avait laissé échapper quelque chose. Quoi ? Le programme de la soirée était une conférence sur l'art espagnol au XIVe siècle, accompagnée d'une projection de diapositives. Tandis que l'assistance s'avançait lentement vers le salon où l'on avait disposé des fauteuils, Alvirah demanda à Min une cIé de son bureau. «D'autres fax doivent me parvenir plus tard, et je voudrais y jeter un coup d'œil dès ce soir.» Le sourire chaleureux de Min n'était qu'une façade. L'inquiétude perçait dans sa voix. «Six personnes ont annulé leur réservation pour la semaine prochaine. Les gens sont furieux de voir tous ces journalistes rassemblés devant les grilles. Alvirah, pourquoi Nadine n'a-t-elle pas tué Cotter avec l'un des clubs de golf qu'il utilisait ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elle en prenne un ici ? Cherchait-elle à faire croire qu'Elyse était l'auteur du crime ? — C'est bien ce qui me tracasse, répondit Alvirah en hochant la tête. Je ne comprends pas non plus. Pourquoi remettre un club couvert de sang à sa place, à moins de vouloir qu'on le découvre ?» (à suivre...)