Résumé de la 16e partie n L'année 1997 s'achève sur deux nouveaux décès parmi les clientes du docteur Shipman : une femme de 81 ans et une autre de 49. Les dernières semaines de l'année, le médecin les passe en famille, avec son épouse et ses enfants. Si le médecin assiste en spectateur indifférent à la mort de ses clientes, c'est un mari et un père affectueux. Plus tard, quand on l'arrêtera, son épouse, Primerose, témoignera : «c'est un mari et un papa gâteau ! Il fait tout pour nous plaire… Il voulait que nous soyons tout le temps heureux !» Noël, puis le jour de l'an passe. Shipman n'oublie pas ses clientes, notamment celles qui vivent seules. Peut-être qu'il a déjà arrêté celles qui doivent mourir, mais il n'a pas encore pris de décision. Ou alors, le désir de donner la mort – ce désir qui l'obsède et qui fait de lui un être supérieur – ne s'est pas encore manifesté. Les premières semaines de janvier 1998 se passent sans problèmes. Mais le 26, Shipman est repris par son délire : il a besoin de manifester sa puissance. Il choisit au hasard sur son carnet une victime. Le sort désigne Norah Nuttal, une veuve de 64 ans, qui vit seule. – bonjour madame Nuttal, comment allez-vous ? – je vais très bien, dit la dame, heureuse de cette visite. Le médecin la regarde attentivement. – votre teint est blafard ! La dame s'effraie. – vous croyez que je couve quelque chose ? – oui, je préfère vous examiner ! Il l'examine. La patiente, très inquiète, ne cesse de le regarder. – vous avez découvert quelque chose ? – je préfère vous examiner dans mon cabinet ! – ce n'est pas grave, j'espère ! – non, non, mais par mesure de sécurité, je préfère prendre les devants. Il tire sa trousse. – qu'allez-vous me faire ? – une injection ! – quel produit allez-vous m'injecter ? Le médecin est surpris par la question. D'habitude, les patients, même quand ils n'aiment pas les piqûres, ne demandent pas au docteur ce qu'il va leur injecter. – c'est un médicament qui prévoit les complications cardiaques. – je souffre du cœur ? – c'est juste à titre préventif… La dame hésite puis accepte l'injection. Elle s'assoit docilement sur une chaise, retrousse la manche et tend le bras au médecin. – vous pouvez y aller ! Ce seront ses dernières paroles. Quand on la découvre, assise sur sa chaise, elle est morte depuis un moment. Le docteur Shipman indiquera comme cause du décès une déchirure du ventriculaire gauche. (à suivre...)