Malgré les fluctuations des cours du baril, les revenus pétroliers de l'Algérie devraient exploser cette année et atteindre 80 milliards de dollars contre 57 milliards en 2007, selon le ministre de l'Energie et des Mines. "Nous obtiendrons ces revenus quelles que soient les circonstances", a déclaré samedi M. Chakib Khelil, en marge d'une visite de travail dans la wilaya de Skikda. Ce résultat est la conséquence, a-t-il expliqué, de la chute du dollar qui a entraîné une hausse du prix du baril du pétrole. Ces déclarations interviennent dans un contexte où l'économie nationale risque, selon certains observateurs, de pâtir de la crise financière mondiale et notamment de la baisse de la demande sur le pétrole, une demande qui risque de peser très lourd sur les recettes du pays issues à 98% des hydrocarbures. A la faveur des prix du pétrole dépassant largement les 100 dollars le baril, les recettes pétrolières de l'Algérie sont allées de record en records durant les premiers mois de cette année. En effet, l'Algérie a bouclé le premier semestre de cette année, avec un montant de 40 milliards de dollars de recettes pétrolières. Des performances qui ont fait prédire au ministre de l'Energie, en mai dernier, que les revenus pétroliers de l'Algérie pourraient avoisiner les 80 milliards de dollars US à la fin 2008, si les prix du pétrole restaient à leur niveau. Si les prix du baril de pétrole se maintiennent à leur niveau actuel (prix du mois de mai), d'ici à la fin de l'année en cours, avait-il souligné, les recettes attendues par Sonatrach avoisineront les 81 milliards de dollars. Le ministre de l'Energie et de Mines reste donc optimiste quant à la réalisation du chiffre de 80 milliards de dollars même avec une baisse des prix du baril. L'optimisme de M. Khelil ne peut qu'être de bon augure, compte tenue des besoins de notre pays en termes de capacités de financements de projets, à l'instar de ceux de Sonatrach dont une partie a été inspectée par le ministre à Skikda. Le ministre avait entamé sa visite en se rendant à la station de dessalement d'eau de mer où il a procédé à la mise en service de l'une de ses unités, en attendant le démarrage des quatre autres unités dans les prochains jours. Le ministre a ensuite inspecté les travaux de reconstruction des installations du complexe de liquéfaction de gaz naturel (GNL), endommagées par l'explosion survenue en 2004. A ce propos, M. Khelil a souligné que ces installations entreront en production en 2013, pour une capacité globale de 4,5 millions de tonnes/an, le taux de réalisation du chantier devant atteindre 85 pour cent en 2011, a-t-il précisé. M. Khelil s'est ensuite rendu sur le chantier de réalisation du train géant de GNL, lancé en juin 2008, pour une capacité de production de 4,5 millions de tonnes/an, un projet d'un coût global de 2,9 milliards de dollars. Le ministre et la délégation qui l'accompagne se sont également rendus à l'usine de topping de condensât qui a mobilisé une enveloppe financière de plus de 39 milliards de dinars et 313 millions de dollars US, pour être réceptionnée à partir de décembre 2008, avec une capacité de production de 300.000 tonnes/an de gasoil. Cette raffinerie sera la deuxième du genre, en capacité, après celle d'Adrar, a souligné M. Khelil, indiquant qu'une raffinerie "trois fois plus grande" est prévue à Tiaret, avec une capacité de 50 millions de tonnes/an.