«Le prix du pétrole pourrait même descendre jusqu'à 25 dollars et même à 10 dollars», a-t-il précisé. La réduction de la production de l'Opep est inévitable. Les pays membres de l'organisation, sont condamnés à diminuer leurs capacités de pompage pour écarter un éventuel choc pétrolier comme celui de 1986. L'Algérie qui est membre de l'organisation, soutient cette thèse a donné d'ores et déjà son accord. C‘est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil qui était l'invité du forum d'El- Moudjahid. Ce dernier est convaincu que la baisse de la production reste la seule solution pour garder les prix à un seuil important. Interrogé sur la réunion de l'organisation qui devrait avoir lieu, les 18 et 19 du mois en cours, le ministre dira que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'est pas encore parvenue à un consensus sur la tenue d'une réunion d'urgence. Cette réunion aura pour objet d'examiner la situation et de tenter d'enrayer la chute des cours du brut. «L'Algérie, l'Arabie Saoudite, la Libye et le Venezuela ont appuyé la tenue d'une réunion d'urgence, mais il n'y a pas encore de consensus en ce sens», a-t-il encore appuyé. Cela fait plusieurs jours que les onze pays membres du cartel évoquent la tenue d'une réunion d'urgence à Vienne, au cours de laquelle il pourrait être décidé une baisse d'un million de barils par jour (mbj) de son plafond de production, actuellement fixé à 28 mbj. Face à la dégringolade des cours qui ont chuté de prés de 17 dollars depuis deux mois, plusieurs pays ont fait part de leur préoccupation. Le scénario de la chute des cours ne s'arrête pas là. Alors que le prix est en dessous des 60 dollars, l'invité du forum ne cache pas ses craintes quant à une baisse sensible. Preuve en est que la décision de réduction de la production du Nigeria et du Venezuela n'a eu aucun impact direct sur les prix. Bien au contraire, les cours continuent de baisser. Avec l'apaisement des tensions géopolitiques et la disparition du risque d'ouragans aux Etats-Unis, le ministre de l'Energie craint le pire. «Le prix du pétrole pourrait même descendre jusqu'à 25 dollars et même à 10 dollars», a-t-il précisé. A en croire ses propos, il y a de sérieuses craintes qui planent sur l'Opep. Celle-ci risque de perdre son rôle de régulateur du marché pétrolier devant la montée des pays non Opep. «Il y a une augmentation de la production pétrolière hors Opep», a relevé le ministre. Développant ses pronostics, le ministre estime que l'activité économique mondiale connaîtra une croissance moins forte que pour l'année en cours, avec un taux estimé à 4,3%. «La demande mondiale de pétrole devrait continuer à croître en 2007 avec une hausse estimée à 1,5mb/j», précise-t-il. Cependant, poursuit le ministre, la forte augmentation de l'offre de pétrole non- Opep, qui serait supérieure à la croissance de la demande, induit une réduction à l'appel au pétrole Opep et ce, sur fond d'expansion des capacités de production des pays membres de l'organisation. Ce n'est pas tout. Les perspectives pour l'année 2007, explique Khelil, laissent apparaître un équilibre offre-demande de pétrole beaucoup moins tendu que durant l'année en cours avec des niveaux de stocks confortables et une plus grande capacité de production Opep non utilisée. Ceci dit que l'Opep n'a aucun choix devant elle, que de revoir sa production à la baisse. Il ne serait guère dans son intérêt de maintenir le plafond actuel estimé à 28 mb/j. Pour qu'elle soit efficace et ait une influence sur les prix, le ministre pense que cette baisse devrait être autour d'un million/b/j. Le ministre iranien du pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh, a indiqué, hier, que son pays est également «favorable à toute baisse de la production de l'Opep».