Société n La sensibilisation sur les risques liés à la toxicomanie et les moyens de prévention ont été à l'ordre du jour d'une conférence de wilaya, ouverte, hier, mercredi. Cette rencontre de deux jours, organisée par l'association de prise en charge de l'enfance et de la jeunesse et la Direction locale de l'action sociale et à laquelle prennent part des chercheurs et des spécialistes, vise à faire toute la lumière sur les effets sanitaires et socio-économiques de la toxicomanie, à débattre des voies permettant la mise en place de programmes de lutte unifiés entre toutes les structures concernées par ce phénomène. Les participants auront également à discuter des modes et méthodes de prise en charge des toxicomanes et de leur réinsertion sociale. Le Directeur de la coopération internationale au niveau de l'Office national de la lutte contre la toxicomanie, Aïssa Kasmi a mis en relief les dangers liés à la consommation de drogue, «qui influent sur la santé et la sécurité publiques et mettent en péril la stabilité sociale du pays et son développement». «Le trafic de drogue est un phénomène dont les accointances avec le terrorisme, le trafic d'armes et le blanchiment d'argent sont avérées», a-t-il indiqué dans ce contexte. Mettant en relief les efforts de l'Etat dans la lutte contre la drogue, le conférencier a annoncé la création prochaine, à travers le pays, de 15 structures de désintoxication et 35 centres d'orientation et d'aide aux toxicomanes. «Ces structures viennent s'ajouter aux 158 cellules d'écoute déjà opérationnelles», a-t-il précisé. Estimant que les efforts de l'Etat «ne peuvent, à eux seuls, servir cette lutte», M. Kasmi a indiqué que la lutte contre la toxicomanie «nécessite la mobilisation de toutes les forces actives de la société à tous les niveaux, à l'instar de la famille, de l'école et de la société civile», avant de mettre l'accent sur la nécessité d'adopter «une vision et une approche globale pour éradiquer ce fléau». Selon les statistiques présentées à cette occasion, l'Algérie, qui est considérée comme une zone de transit du chanvre indien, a enregistré la saisie de 16,595 tonnes de drogue au cours de l'année 2007 et l'interpellation, chaque année, de près de 12 000 individus, dont près de 85% âgés de moins de 35 ans, impliqués dans des affaires liées au trafic de drogue. Pour sa part, l'éducateur spécialisé du centre Dar el-hikma de Relizane, Belabbas Lazreg, a abordé les techniques curatives et de désintoxication insistant sur le dialogue, seul à même d'approcher le toxicomane et de l'aider ainsi à échapper aux mauvaises habitudes, à travers un changement de comportement et de fréquentation. «C'est une approche qui s'appuie sur des méthodes qui s'adressent au subconscient du patient», a-t-il précisé. Le programme de cette conférence prévoit plusieurs conférences qui traiteront des effets de la toxicomanie sur l'individu et sur la société et le rôle de la société et des institutions dans la lutte contre ce phénomène.