Il serait malhonnête de nier que les efforts menés par l'inspection générale de la Poste, mais aussi par les services de sécurité pour lutter contre le phénomène des détournements de fonds à la Poste, n'ont pas porté leurs fruits. Les sommes subtilisées ont, en effet, sensiblement baissé par rapport au début des années 2000 qui ont été marquées par une véritable saignée au niveau des comptes de l'institution. Rien que pour l'année 2002, pas moins de 72 milliards de centimes ont été détournés dans différentes postes à travers le territoire national. Pour les quatre années qui ont suivi, soit entre 2003 et 2007, le préjudice subi a été évalué à environ 45 milliards de centimes. Des affaires scabreuses continuent cependant à éclater. La plus abracadabrante reste le détournement de 30 milliards de centimes à la poste de Chéraga, celle où, précisément, était en poste le receveur de la poste de Ben aknoun qui a suspendu l'inspecteur principal, Ali Amirat. A retenir également le détournement de 120 millions de dinars (12 milliards de centimes) à la poste de Aïn Benian, œuvre de deux employés de l'agence. De nombreuses autres affaires, tout aussi scabreuses, ont éclaté au grand jour et il serait impossible de les énumérer dans cet espace. Devant l'ampleur des détournements et suite à des enquête approfondies, l'inspection générale d'Algérie Poste est parvenue à mettre au jour les différents mécanismes et techniques utilisés par les employés indélicats. En sus de la falsification des écritures comptables et des comptes fictifs, une partie des détournement s'effectue sur les liquidités par le receveur ou le caissier qui puise directement dans le coffre de l'agence. La découverte de ces procédés peut d'ailleurs expliquer la baisse relative du nombre de détournements. S'exprimant en mars dernier sur le phénomène, Mlle Ghania Houadria a estimé que le volume des détournements a sensiblement baissé pour ne plus représenter que 0,000025% des 16 000 milliards de dinars gérés annuellement par la Poste.