Résumé de la 1re partie n Mehmet Agha trouve une lourde cruche qu'il n'ouvre pas et décide d'offrir au Padichah d'Halep... Le Padichah ordonne qu'on apporte la cruche émaillée et qu'on l'ouvre. A la vue des 15 kilos d'or, il s'étonne qu'un laboureur puisse faire un tel cadeau, mais il pense qu'il est sans doute très riche. Il fait appeler le Chef-Caravanier, qui était alors en ville, pour lui demander des explications. Celui-ci, par sympathie, alors que Mehmet Agha ne peut même pas se payer une cigarette, le fait passer pour un riche industriel. En remerciement le Padichah décide de lui faire envoyer quarante odalisques entre 15 et 20 ans. Il leur fait tailler des robes, de toutes couleurs, des blanches, des rouges, des vertes, etc. Puis il charge le Chef-Caravanier de les conduire à cet homme riche. Le lendemain les jeunes filles parées somptueusement montent sur les chameaux et se mettent en route vers Antep... Mehmet Agha, comme toujours, était en train de labourer son champ avec l'âne et le bœuf. Soudain il aperçoit en contrebas de la route un cortège bariolé qui s'avance, «Sans doute une noce», se dit-il. Peu après les gens font halte au bord du champ, à l'endroit : verdoyant qui est près de la fontaine. Le brave homme n'en revient pas tant les filles sont jolies. Il ne se doute évidemment pas qu'elles lui sont destinées. Il en est descendu cinq ou six, puis une dizaine, puis cinq ou six encore, et ainsi de suite. Elles sont assises et s'amusent en riant et en se taquinant. Il les contemple bouche bée. Soudain il reconnaît la voix du Chef-Caravanier : «Viens un peu ici Mehmet Agha. Tu laboures, tu laboures toujours ! Tu n'en finis jamais. Viens causer un peu.» Ravi, il arrête l'âne et le bœuf, et vient s'asseoir près de lui. Ils parlent, mangent et fument leurs cigarettes. Puis le Chef-Caravanier le prend à part : «Voilà l'affaire... Ces quarante odalisques te sont envoyées par le padichah d'Halep en remerciement de ton cadeau. Moi je te les ai amenées. Mais que vas-tu en faire ?» Le laboureur qui n'a rien à se mettre sous la dent devient fou en voyant ces filles et se frappe le front tout en disant au Chef-Caravanier : «Aïe, aïe, aïe, qu'as-tu fait ? Comment vais-je m'en sortir ? J'ai cinq enfants à la maison et je n'ai même pas un bout de pain à leur donner. Que vais-je faire de ces filles ?» Mais Mehmet Agha était un homme d'âge mûr, qui avait un peu de sagesse. Aussitôt il trouve une solution : Chef-Caravanier, ne voudrais-tu pas emmener ces filles au Padichah d'Antep, en cadeau de ma part ?» Celui-ci qui aimait bien le laboureur accepte de lui rendre ce service, charge les filles sur les chameaux et les emmène tout droit au Padichah d'Antep, juste devant ses appartements. Le Padichah qui avait aperçu, du haut de son balcon, ces filles parées de mille couleurs, se précipite aussitôt pour demander au Chef-Caravanier qui sont-elles et que font-elles ? Celui-ci lui répond que c'est le cadeau de Mehmet Agha, et, par affection pour son ami, il ajoute qu'il est très riche, et qu'il a auprès de lui de nombreuses servantes et concubines. Le Padichah fait monter les odalisques, mais il est très embarrassé car il ne sait quoi offrir en remerciement. (à suivre...)