Appréhensions n A l'approche de la saison des grandes chaleurs, le citoyen vit avec la peur d'être victime d'une intoxication à la suite de la consommation de produits avariés que le commerçant aurait pris le risque de vendre à ses clients. Durant l'année 2007, l'établissement d'hygiène urbaine d'Alger (Hurbal) a effectué plus de 4 600 analyses bactériologiques des aliments (produits alimentaires). Les résultats ? «Nous sommes un laboratoire et nous sommes tenus par l'obligation de réserve. Nous effectuons des analyses à la demande des communes auxquelles on transmet les résultats», répond M. Makhoukh, directeur de Hurbal. La qualité des produits est contrôlée à deux niveaux, explique M. Makhoukh. Ce contrôle peut se faire directement par le bureau d'hygiène communal (BHC). Les personnels de ces derniers font des prélèvements sur les produits suspectés et les transmettent au laboratoire de Hurbal pour analyse. Les équipes de la direction de la concurrence et des prix (DCP) font aussi des prélèvements sur des produits dans les commerces de la ville et les transmettent à l'Institut Pasteur pour analyse. Ce contrôle touche pratiquement tous les commerces, tous les produits. Durant l'été, les restaurants, les épiceries, les pâtisseries sont les cibles des équipes communales et de la wilaya. Selon ce responsable, il n'y a pas de chevauchement de prérogatives. «Il y a complémentarité. Le travail des bureaux d'hygiène communaux vient en complément au travail de la DCP», nuance-t-il. M. Makhoukh affirme qu'Alger est «la wilaya la mieux lotie» en matière de contrôle de qualité des aliments. En l'absence de chiffres concernant le manquement aux règles d'hygiène et de conservation des produits alimentaires périssables, ces propos sont à nuancer. Même s'il est possible d'avoir des statistiques au niveau de la direction de la santé et de la population (DSP) concernant les personnes admises aux hôpitaux à la suite des intoxications, il demeure que la perception que l'on se fait du phénomène est loin de la réalité. Cela pour la simple raison que les personnes victimes d'intoxication ne sont pas toutes admises aux centres de soins. Ainsi, l'histoire se répète. A l'approche de la période des grandes chaleurs, on vit en sursis. La peur d'être victime d'une infection, d'une intoxication qui pourrait vous coûter la vie, refait surface. L'absence de conditions de conservation des denrées alimentaires et le manque d'hygiène dans les boutiques ou chez les commerçants officiant sur les plages frôlent à chaque fois l'irréparable. Le problème et son origine sont connus de tous. La problématique se pose quant aux actions qu'il faudra engager afin de mettre un terme ou du moins atténuer le phénomène. Dans ce sens, le travail de la commune ou de la wilaya est à compléter par l'engagement du citoyen. Si ce dernier, indique-t-on, constate un produit périmé en vente dans un magasin ou même dans le circuit informel, il lui est demandé d'alerter le bureau d'hygiène de la commune où il habite. Sur cette demande, le bureau est censé intervenir sur place, faire un prélèvement et l'envoyer au laboratoire pour analyse. Parfois, la prévention et l'engagement volontaire peuvent sauver des vies.