Résumé de la 28e partie n Les témoins à charge défilent à la barre. Shipman apparaît comme un homme indifférent à la souffrance de ses patientes et de leurs familles. La défense prend la relève. L'avocat de Shipman, Angela Davies, aidée par d'autres jeunes avocats, tente de faire passer son client pour un bon médecin, dévoué à ses patients et à sa famille. – En dépit de son travail, dans son cabinet, il prend sur son temps libre pour aller voir ses patientes, notamment celles qui ne se déplacent pas ! Il les soigne et les assiste ! Comment un médecin aussi dévoué peut-il être l'auteur de tant de crimes ? L'accusation demande la parole. – Vous oubliez la condamnation dont votre client a été l'objet ? La drogue, les falsifications de documents. La défense ne répond pas. Mais elle va s'évertuer à tracer un tableau idyllique de Shipman : c'est un bon mari et un bon père de famille. – Depuis qu'il a été arrêté, il ne cesse de penser à sa famille, de s'interroger sur son sort. Toute sa vie, il a travaillé pour elle ! L'accusation rétorque : – A-t-il pensé aux autres familles ? Quels sentiments éprouvait-il en donnant la mort ? Il a endeuillé tellement de gens ! Me Davies répond : – Rien ne prouve que mon client a tué tant de gens ! Il y a un brouhaha dans la salle. Le président garde le silence. – Maître vous savez, comme nous tous, que les victimes du docteur Shipman sont mortes à la suite d'injection de drogue ! – Je le conteste ! Votre honneur ! Les rapports des experts sont formels ! – Je veux bien croire que les patientes de mon client sont mortes par une surdose de morphine. Mais qui prouve qu'il ne s'agit pas de drogues injectées auparavant ? Un usage prolongé a bien pu provoquer cette accumulation de morphine dans le sang ! – Voulez-vous dire que toutes les patientes du docteur Shipman sont des droguées ? – C'est une éventualité à envisager ! Mais l'accusation a prévu une réponse. Elle présente le docteur Steven Karch, un éminent toxicologue américain, qui a publié de nombreux articles scientifiques dans la prestigieuse revue médicale, The Lancet. – Ce que l'avocat prétend est impossible, les patientes ont été tuées à partir d'une seule dose massive qui s'est répandue dans les tissus ! Le procès s'est ensuite tourné sur la morphine utilisée pour tuer les patientes. En tant que médecin, Shipman pouvait obtenir les médicaments et les drogues qu'il voulait. Dans le cas de la morphine, ce produit n'est recommandé que pour les cas désespérés pour éviter des souffrances. Mais Shipman ne semble pas l'avoir utilisé pour alléger la douleur de malades en phase terminale. Le juge Forbes, qui donne ces informations, poursuit : – Il faut se montrer prudent. N'oubliez pas que personne n'a vu Shipman tuer ! (à suivre...)