Résumé de la 25e partie n Shipman nie toutes les charges qui sont retenues contre lui : il n'a fait que soigner ses patients, il n'a jamais songé à les éliminer. Shipman est ausculté par plusieurs psychiatres. Certes, c'est un paranoïaque mais qui est absolument responsable de ses actes. Voici, par exemple, ce que le docteur Richard Badcock déclara au Daily Telegraph, le grand journal populaire de Londres : «Shipman souffre d'un désordre qui dépasse les principes conventionnels de la médecine, la psychologie et la religion… C'est un homme obsédé par la mort : il aime la provoquer et l'observer… En administrant la morphine à ses patients, il a dû prendre plaisir à les voir mourir lentement.» Le procès commence le 5 septembre 1999. celui que les journaux appellent «Doctor Death», Docteur la Mort, passe déjà pour l'un des plus grands criminels de tous les temps. D'ailleurs, l'un des avocats de la défense, Me Davies, a déclaré qu'elle pouvait demander l'interruption du procès, à cause de la campagne de presse qui est menée contre son client. «On ne peut présenter le docteur Shipman comme un criminel, alors que son procès est en cours !» Mais le procureur, M. Henriques, a rétorqué que la campagne de presse a alerté les familles. «Les familles ont le droit de savoir ce qui est arrivé à leurs parents décédés. Et la campagne, avec l'arrestation du docteur Shipman, a mis fin aux décès de ses patients. Plus aucun d'entre eux n'est mort !» Mais l'avocate a encore d'autres demandes à formuler. – Il faut juger à part le cas de Katheleen Grundy – puisqu'on reproche au docteur d'avoir falsifié son testament – des autres cas ! – Impossible, les cas sont liés : tous les corps exhumés ont reçu des doses mortelles de morphine ! Mais l'avocate n'a pas fini : – Il faut séparer les patients décédés dont les corps ont été exhumés des patients décédés et qui ont été incinérés. Pour ces derniers, le meurtre ne peut pas être prouvé ! Le procureur se fâche. – Tous les cas sont liés, ils seront tous jugés ! Quant aux preuves que vous réclamez, elles vont pleuvoir ! – Et l'euthanasie ? demande l'avocate récalcitrante, y avez-vous songé ? – Elle ne doit pas être prise en compte ! – Et pourquoi donc votre honneur ? – Parce que aucun des patients n'est arrivé à un stade terminal… On n'euthanasie que dans le cas où la souffrance deviendrait insupportable et les espoirs de guérir inexistants ! Et le procureur de se prononcer avec sévérité. – Shipman a tué ses patients, délibérément, il ne l'a pas fait pour leur épargner des souffrances, mais parce qu'il se croyait supérieur aux autres, avec ce pouvoir de donner la mort ! D'être un maître de la vie et de la mort ! Ces questions réglées, on passe à l'audience des témoins. (à suivre...)