Si on se fie aux chroniqueurs musulmans, c'est à Irbal, en 604 de l'hégire (1207 J.-C.) que fut célébrée, pour la première fois, en grande pompe, la fête de la nativité du Prophète. Le sultan al-Malîk Muzaffar al-dîn Gökburi, beau-frère de Salah al-dîn al-Ayyubî (Saladin), avait donné un éclat particulier à la fête, en organisant de grandes réjouissances populaires et des veillées dans toutes les mosquées. Ibn Khalliqân, mort en 681 h. (1282), donna une description détaillée des cérémonies auxquelles participèrent les confréries religieuses. Parmi les pratiques religieuses, la plus importante était déjà la mawlidiyya (en dialectal maghrébin muludiya), récitation d'un poème composé en l'honneur du Prophète et déclamé devant le souverain et sa cour. Au Maghreb, les festivités officielles du mawlid datent de l'époque des hafsides, dynastie berbère qui régna, à partir du XIIIe siècle, sur l'est et une partie du centre. En 1910, le mawlid est devenu fête nationale dans tout l'empire ottoman. Aujourd'hui, c'est un jour férié dans tous les pays musulmans. Le chef de l'Etat ou son représentant participe aux cérémonies officielles, on organise des récitals de mawlidiyyât, des séances de lecture de Coran, etc. Le peuple, lui, manifeste sa joie par des retraites au flambeau, l'explosion de pétards…