Le vizir seldjoukide, Nidhâm al Mûlk, (Ve siècle de l'hégire/ XIe siècle) passe pour être le fondateur des médersas, en réalité, le vizir n'a fait que développer le système qui existait bien avant lui. Il le perfectionna également et imposa la formule de l'école avec logements pour les enseignants et les élèves. Les écoles, en l'honneur du vizir, prirent le nom de nid'âmiyya, terme encore en usage dans certains pays arabophones pour désigner les collèges. Le système de la médersa se répandit en Irak, dans la péninsule arabique, puis en Syrie, à Jérusalem où Salh'dîn (Saladin) favorisa la créations de plusieurs écoles. Le mouvement s'étendit au VIIe siècle (XIe siècle) au Maghreb. Les premières médersas furent construites à Tunis, Tlemcen et Fès. L'Espagne fut le dernier pays musulman à connaître le phénomène. En effet, la première médersa – celle de Grenade – ne fut fondée qu'en 750 (1349) par le sultan nasride, Yusef Abû al H'adjdjâdj. Consacrées au départ à l'enseignement du droit, les médersas abordèrent différentes disciplines : la philosophie, l'astronomie, les mathématiques, la médecine, la littérature… Certaines médersas se spécialisèrent même dans une seule discipline : c'est le cas de la Madrasa al Nah'wiyya, réservée à la philologie, celle de Dâr al H'adith, consacrée à l'étude des traditions du Prophète. En fonction du niveau de l'étudiant mais aussi de la discipline, plusieurs méthodes pédagogiques étaient utilisées : la mémorisation, la dictée mais aussi la compréhension et le débat (t'arîqât al nad'ar).