Eblouissement n Il sort de la pièce, tandis que la jeune femme, encore sous le coup de l'admiration, regarde autour d'elle. La voiture s'arrête devant l'imposante villa. L'homme, le premier, en descend. Il ouvre l'autre portière et aide la dame à descendre. — c'est là votre maison ? — oui, dit l'homme. Il paye le chauffeur et invite la dame à avancer. — après vous, ma chère. — c'est… c'est impressionnant. L'homme sourit. — Ma maison vous plaît tant que cela ? — Oh, oui… Il tire un trousseau de clefs et ouvre la porte. — Bienvenue, dans ma modeste maison ! La dame entre. Il ferme derrière lui la porte. — mon cher Désiré, je le répète, je suis impressionnée ! — je suis heureux que cela vous plaise, ma chère Jeanne Marie ! Il la fait asseoir dans un fauteuil. — je vais chercher à boire ! Il sort de la pièce, tandis que Jeanne Marie, encore sous le coup de l'admiration, regarde autour d'elle. Ces toiles (elles sont bien sûr fausses), ces meubles : tout cela respire la richesse et l'opulence ! Elle n'est pas pauvre, non plus, avec un compte en banque rondelet, mais depuis la mort de son mari, elle se sent abandonnée. C'est Dieu qui a mis, sur sa route Désiré Landru, un riche négociant. Ce n'est pas un Apollon, bien sûr, mais il est si gentil et si généreux. Au train où va leur relation, il n'est pas impossible qu'il l'épouse. Landru revient avec une bouteille et des verres. La jeune femme se lève. — je vais vous aider… — non, restez assise… Il sourit. — nous continuons à nous dire «vous»… — Pourquoi ne nous tutoyons pas ? La dame rougit de confusion. — cela me ferait plaisir ! — alors, ma chère Jeanne, je voudrais boire à ta santé ! Il lui sert un verre puis s'en sert un pour lui. — trinquons ! Ils trinquent. — cette maison te plaît tellement ? — oh, oui ! — pourquoi ne viendrais-tu pas y habiter ? — c'est vrai ? — oui, je propose de t'épouser ! — c'est trop de bonheur à la fois ! (à suivre...)