Quelques jours avant le Mouloud, on nettoyait à grande eau le mausolée et on revêtait le tombeau de Sidi Abderrahmane de soieries, achetées avec les dons d'argent. Les samedi et mercredi qui précèdent la fête, on procédait à quelques rituels. Le samedi, on jouait du tambourin (bendir) et du tambour (tbel) pour annoncer, dans la joie, la fête et on procède à la distribution de pain et d'huile. Le mercredi, on jouait de la ghayta (hautbois) et on offrait aux visiteurs du mesfouf, couscous sans sauce que l'on sucrait abondamment. Les enfants s'évertuaient à fabriquer avec des roseaux ou alors des tiges de fenouil des sortes de candélabres où on allumait, la vieille de l'incidence, des bougies multicolores que l'on promenait, la nuit, dans la ville, jusqu'au sanctuaires. C'est toujours la veille de l'incidence, que l'on récitait des poèmes à la gloire du Prophète. On servait un couscous à la viande : tout le monde y prenait part car, disait-on, il s'y attachait une grande bénédiction. Pour la fête du Mouloud, d'autres mosquées d'Alger — Djamaâ Lekbir, Ketchaoua, Sidi Ramdan, Sidi Mhammed...— étaient également parées pour la fête. Les maisons étaient nettoyées, on allumait des bougies dans toutes les pièces, les femmes se mettaient du henné. Les plats pour la circonstance sont la rechta (plat de pâtes traditionnelles) et de la tammina, gâteau de semoule au miel.