Des conducteurs épileptiques — qui ont mis en danger et leur vie et celle des autres — ont pu cacher jusqu'ici leur maladie. Désormais un groupe de médecins assermentés sera désigné pour la délivrance des certificats médicaux. Les candidats au permis de conduire ne passeront désormais plus le test médical comme bon leur semble. Pour en finir avec les certificats médicaux de complaisance, une convention entre le ministère de la Santé et un groupe de médecins désigné par les différentes directions de la santé des wilayas, à signer prochainement, obligera les candidats à passer leur test auprès de ce groupe de médecins. Tout autre certificat, quelle que soit sa nature, sera considéré comme nul et le dossier du candidat sera rejeté de facto par l'administration. Cette mesure, estime le sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, Messaoud Nacer Tahar, pourrait garantir l'objectivité et la conformité avec les lois qui exigent des conducteurs une bonne santé physique et mentale. «Nous avons examiné les conditions d'obtention du permis de conduire et alors que nous cherchions les améliorations qu'il fallait y apporter, nous avons trouvé certains certificats médicaux de complaisance», explique ce responsable qui trouve anormal d'avoir affaire à «des conducteurs épileptiques qui n'ont jamais déclaré leur problème de santé». Le représentant du ministère des Transports s'est exprimé, faut-il le préciser, en marge de la journée d'étude sur «le système de formation et d'entraînement à la conduite», organisé par le centre national de la prévention et de sécurité routière à l'université de Bouzaréah. Les nouvelles perspectives de ce système consistent à instaurer un dispositif plus efficace en direction de la famille des écoles de conduite. Ces dernières sont appelées à sortir de meilleurs conducteurs et de réduire le taux de la sinistralité routière dans notre pays. Les recommandations définissant les conditions d'accès à la profession ou à l'activité, sur l'ensemble des wilayas du pays, porteront sur l'âge, la qualification du directeur de l'école, le perfectionnement et le recyclage des chauffeurs. Il y a lieu aussi d'envisager la création de licences spécialisées pour certaines formations complémentaires au permis de conduire, avec l'augmentation du volume horaire des séances théoriques et pratiques, l'amélioration des conditions et moyens pédagogiques et surtout les techniques et méthodes d'examen. Dans son intervention, le directeur du centre national de prévention et de sécurité routière, El-Hachemi Boutalbi, a mis l'accent sur l'ampleur prise par les accidents de la circulation, précisant que cela est dû particulièrement aux différentes insuffisances observées au niveau non seulement des établissements de conduite, mais aussi auprès des ingénieurs. Plus loin, il a mentionné que chaque année l'Algérie perd tant en potentialités humaines que matérielles, évoquant le chiffre de 100 milliards de dinars de préjudices annuellement. Les principales causes des accidents de la circulation en Algérie sont liées, selon M. Boutalbi, essentiellement au facteur humain, l'état du véhicule et à l'environnement. L'expérience canadienne spécifique à l'applicabilité du permis à points a démontré que le taux d'accidents a connu une baisse sensible, soit une réduction de 3% à 5%, a affirmé l'expert de la communauté européenne, Mark Guadry.